J'aime
j'aime prendre mon vélo le matin, et sentir le bitume défiler sous les roues
j'aime aller chercher Siméon dans son lit et lui faire un câlin du matin
j'aime quand Siméon pose sa tête sur mon épaule pour faire un câlin "maman je suis prêt à aller dormir"
j'aime quand Dominique me prend dans ses bras et que j'ai l'impression d'être entourée de partout
j'aime quand j'ai trouvé un bon bouquin qui va m'aérer pendant quelques heures
j'aime sentir le soleil sur ma peau après avoir eu un peu froid
j'aime me dire que je vais bientôt voir quelqu'un que j'ai envie de revoir
j'aime penser que Siméon va grandir et devenir un petit garçon, puis un grand garçon
j'aime quand Siméon fait une petite tête du genre "mais qu'est-ce que c'est que cette nouveauté", on voit qu'il réfléchit, on voit qu'il essaye de comprendre, on voit qu'il grandit
j'aime quand je tricote quelque chose, j'aime voir le travail avancer, et j'aime, quand il est fini, l'enfiler à Siméon et être fière de moi
j'aime quand j'enregistre des chansons, j'aime voir le travail avancer, et j'aime, quand il est fini, l'écouter en boucle en étant amoureuse du resultat. Cela fait plus d'un an que ce n'est pas arrivé.
j'aime quand je dessine quelque chose ou quand je fais une animation, j'aime voir le travail avancer, et j'aime, quand il fini, être contente de moi. Cela fait plusieurs années que ce n'est pas arrivé.
j'aime chanter sur scène quelque chose dans lequel je mets tout un personnage et toute ma voix, j'ai aimé cette fois là le petit "waoouuh" qui venait du public et l'explosion d'applaudissement qui a suivi alors que je redescendais du personnage en moi-même.
j'aime penser que je pourrai me souvenir de ces moments forts pendant encore longtemps, et j'aime m'en souvenir, et me dire que ça pourrait arriver encore
j'aime les pates avec du thon à la tomate
j'aime les patates à l'eau avec du conté
j'aime le yaourt avec de la farine dedans
j'aime faire des activités manuelles répétitives, j'aime voir le tas descendre. Dénoyauter des prunes, décortiquer des noisettes, et, quand j'étais petite, mettre le tampon "cinéma union" sur les centaines de courrier envoyés aux abonnés.
j'aime écrire un long mail, et j'aime le relire plusieurs fois même après l'avoir envoyé ; j'aime me demander ce que la personne en face pourra bien en penser
j'aime entrer sur scène avec agapanthe et j'aime la musique que l'on fait ensemble
j'aimerais me laisser encore surprendre par une chanson ou un poème inconnu et qui me bouleverserait
j'aime imaginer que dans la maison où nous vivrons, nous pourrons vivre exactement comme nous le souhaitons
j'aime imaginer que les enfants de Dominique vont prendre leur indépendance, et qu'Elise sortira un jour de son adolescence
j'aime quand Dominique joue avec Siméon, et j'aime aussi quand il choque un peu mes frères et soeur avec sa façon de le laisser se débrouiller / grimper / tomber
j'aime quand mon frère s'occupe d'écologie alors qu'on ne peut rien y faire
j'aime à chaque fois qu'on ne prend pas la voiture alors qu'on aurait pu la prendre
j'aime le silence
j'aime la solitude
j'aime quand je sais que je n'ai rien à faire de spécial le soir
j'aime quand je sais que j'ai quelque chose à faire le soir avec des amis
j'aime aller à la ludothèque avec Siméon et le regarder s'ébaudir et oublier qu'il est fatigué
j'aime être au chaud sous la couette quand dehors il fait froid
j'aime être couchée sur le ventre, alors j'en profite avant que ça ne soit plus possible
j'aime quand ma maman envoit des mails incompréhensibles et que toute la famille en fait tout un plat, alors que ça n'a aucune importance
j'aime quand j'arrive enfin, trempée par la pluie sur le vélo
j'aime aussi quand je suis sous la cape de pluie, presque au sec sous le déluge
j'aime laisser l'assistance électrique m'aider à monter les côtes
j'aime manger des pommes à n'en plus finir
j'aime me gratter les croûtes sur la tête pour me réveiller, mais c'est mal
j'aime prendre des bains
j'aime l'idée d'avoir plusieurs enfants
j'aime l'idée de ne plus avoir jamais à faire avec Mathias un jour prochain, dans quelques années
j'aime jouer du piano, j'aime apprendre une pièce par coeur, mais aujourd'hui je ne sais presque plus rien par coeur et je ne joue quasiment plus de piano
en ce moment j'aime le chocolat à la noisette
j'aime voir qu'il est déjà plus de 21h lors de la répèt agapanthe et qu'on a fait plus de la moitié
j'aime quand j'ai quelque chose à faire au travail que je finis par réussir à faire
j'aime quand je sais pourquoi je vais au travail le matin
j'aime penser à ce que j'aime, ça m'aide
j'aime faire la vaisselle
j'aime utiliser des couches lavables et les refabriquer indéfiniment après la lessive
j'aime quand mon ordinateur n'est pas en panne, ce qui n'est pas le cas en ce moment
j'aime voir mon ventre s'arrondir
j'aime voir le regard et les mains de dominique sur mon ventre qui s'arrondit
j'aime le skotch double face pour remplacer la colle
j'aime admettre en souriant que je fais la tête quand je fais la tête
j'aime partir tôt du boulot pour aller chercher Siméon
C'est l'heure !
17 sept. 2009
14 août 2009
J'aime
Marcher droit devant moi dans la rue en fermant les yeux, d'abord cinq pas, puis dix, puis quinze
Utiliser plusieurs oreillers très mous afin de m'en faire un sarcophage pour ma tête, me coucher sur le dos et que mes oreilles soient recouvertes par le tissu
Dans le bain m'enfoncer en gardant la tête en l'air, les yeux fermés, les oreilles sous l'eau, et juste mon nez et ma bouche à la surface
M'enrouler dans ma couette comme dans un maki
Regarder un de mes chats dans les yeux
Dévisager un inconnu dans le métro en le fixant intensément puis lui adresser un signe amical
Sourire à une caissière de supermarché, surtout si elle semble seule et malheureuse
Apprendre des choses que je sais pouvoir oublier sans crainte
Descendre du haut d'une dune à grandes enjambées
Hurler à tue-tête "bonsoir" dans l'open space le vendredi à 20h00 quand je suis le dernier à partir
Quand les gens se lâchent et que les choses dérapent
Qu'on m'aime
Brosser les cheveux de ma femme avec mes doigts pendant des heures, sa tête sur ma poitrine, en regardant la télé
Me retenir d'uriner pendant des heures pour finalement y aller lorsque je ne le supporte plus
L'hiver mettre mon pyjama sur un radiateur puis, après la douche, l'enfiler tout chaud
Me coucher lorsqu'il pleut très fort
Regarder les éclairs
Le sucré-salé
Décortiquer des capuchons de stylo bille avec les dents
Ouvrir les deux fenêtres avant de ma voiture quand je roule vite et sentir le vent déchainé autour de moi
Mettre un vêtement épais pendant les tempêtes, monter au point le plus haut, me placer face au vent et ouvrir les bras pour que le vent se preine dans ma veste et enserre ma taille
Lorsque les nuits sont chaudes, me mettre torse nu face à la lune, au bord de la mer c'est encore meilleur
Rentrer le soir du boulot lorsque la journée fut vraiment productive
Quand un oiseau se pose sur le rebord de ma fenêtre
Crapahuter sur les rochers à marée basse
Regarder les vagues et les écouter me parler
Dormir dans des draps propres
En cachette entendre des compliments à mon sujet
En cachette entendre des critiques à mon sujet
Enrouler des fils ou des élastiques autour de mes mains et entre mes doigts
Les jours de travail calmes, comme en août
Rentrer du travail le vendredi soir
Faire la roue sur du sable ou du gazon tendre
Me coucher après un footing, les jambes ankylosées
Quand mon fils s'endort après un biberon dans le creux de mon bras
Faire rire les gens
Lire des bédés
Jouer à des jeux vidéos de rôle
Quand la douleur cesse
La fin des crampes
Savoir que je ne suis pas à découvert sur mon compte
Quand ceux que j'aime sont heureux
La vie
Le monde
Les gens
Etre encore un enfant
Et toi, qu'est-ce que tu aimes ?
Marcher droit devant moi dans la rue en fermant les yeux, d'abord cinq pas, puis dix, puis quinze
Utiliser plusieurs oreillers très mous afin de m'en faire un sarcophage pour ma tête, me coucher sur le dos et que mes oreilles soient recouvertes par le tissu
Dans le bain m'enfoncer en gardant la tête en l'air, les yeux fermés, les oreilles sous l'eau, et juste mon nez et ma bouche à la surface
M'enrouler dans ma couette comme dans un maki
Regarder un de mes chats dans les yeux
Dévisager un inconnu dans le métro en le fixant intensément puis lui adresser un signe amical
Sourire à une caissière de supermarché, surtout si elle semble seule et malheureuse
Apprendre des choses que je sais pouvoir oublier sans crainte
Descendre du haut d'une dune à grandes enjambées
Hurler à tue-tête "bonsoir" dans l'open space le vendredi à 20h00 quand je suis le dernier à partir
Quand les gens se lâchent et que les choses dérapent
Qu'on m'aime
Brosser les cheveux de ma femme avec mes doigts pendant des heures, sa tête sur ma poitrine, en regardant la télé
Me retenir d'uriner pendant des heures pour finalement y aller lorsque je ne le supporte plus
L'hiver mettre mon pyjama sur un radiateur puis, après la douche, l'enfiler tout chaud
Me coucher lorsqu'il pleut très fort
Regarder les éclairs
Le sucré-salé
Décortiquer des capuchons de stylo bille avec les dents
Ouvrir les deux fenêtres avant de ma voiture quand je roule vite et sentir le vent déchainé autour de moi
Mettre un vêtement épais pendant les tempêtes, monter au point le plus haut, me placer face au vent et ouvrir les bras pour que le vent se preine dans ma veste et enserre ma taille
Lorsque les nuits sont chaudes, me mettre torse nu face à la lune, au bord de la mer c'est encore meilleur
Rentrer le soir du boulot lorsque la journée fut vraiment productive
Quand un oiseau se pose sur le rebord de ma fenêtre
Crapahuter sur les rochers à marée basse
Regarder les vagues et les écouter me parler
Dormir dans des draps propres
En cachette entendre des compliments à mon sujet
En cachette entendre des critiques à mon sujet
Enrouler des fils ou des élastiques autour de mes mains et entre mes doigts
Les jours de travail calmes, comme en août
Rentrer du travail le vendredi soir
Faire la roue sur du sable ou du gazon tendre
Me coucher après un footing, les jambes ankylosées
Quand mon fils s'endort après un biberon dans le creux de mon bras
Faire rire les gens
Lire des bédés
Jouer à des jeux vidéos de rôle
Quand la douleur cesse
La fin des crampes
Savoir que je ne suis pas à découvert sur mon compte
Quand ceux que j'aime sont heureux
La vie
Le monde
Les gens
Etre encore un enfant
Et toi, qu'est-ce que tu aimes ?
11 févr. 2009
26 déc. 2008
Est-ce que tu as trouvé ce que tu cherchais ?
Toi qui suffoquais de ne pas comprendre le monde qui t'entoure
Toi qui cherchais à entrevoir la vérité derrière les choses
Toi qui as dirigé ta vie par une quête sans trêve d'intensité
Une quête folle d'intelligence
Une quête épuisante de repos
Une quête irrationelle de certitudes
Une quête subjective de vrai
Une quête tragiquement triste d'un bonheur simple
As-tu trouvé l'équilibre ? As-tu trouvé la clé ?
As-tu trouvé quelque chose qui t'a permis de comprendre que ta vie n'était rien ? Et qu'à ce titre elle était la plus précieuse et la plus glorieuse des choses en ce bas monde ?
As-tu pu enfin rassasier ta soif d'intensité ?
As-tu trouvé, non pas "le" bonheur, mais "ton" bonheur ?
Et si toutes ces questions te paraissent futiles, inutiles, impertinentes et agaçantes, alors sois rassurée : tu n'es déjà plus très loin de ce que tu recherches au fond de ton coeur.
Toi qui suffoquais de ne pas comprendre le monde qui t'entoure
Toi qui cherchais à entrevoir la vérité derrière les choses
Toi qui as dirigé ta vie par une quête sans trêve d'intensité
Une quête folle d'intelligence
Une quête épuisante de repos
Une quête irrationelle de certitudes
Une quête subjective de vrai
Une quête tragiquement triste d'un bonheur simple
As-tu trouvé l'équilibre ? As-tu trouvé la clé ?
As-tu trouvé quelque chose qui t'a permis de comprendre que ta vie n'était rien ? Et qu'à ce titre elle était la plus précieuse et la plus glorieuse des choses en ce bas monde ?
As-tu pu enfin rassasier ta soif d'intensité ?
As-tu trouvé, non pas "le" bonheur, mais "ton" bonheur ?
Et si toutes ces questions te paraissent futiles, inutiles, impertinentes et agaçantes, alors sois rassurée : tu n'es déjà plus très loin de ce que tu recherches au fond de ton coeur.
16 oct. 2008
9 sept. 2008
quand j'ai deux minutes à moi, par exemple, en répétition agapanthe, je considère ma vie un minimum.
Je me regarde parmi mes amis d'agapanthe avec qui je n'avais pas chanté depuis longtemps.
Je me demande ce qui a changé
En quoi j'ai changé
Je ne vois rien.
Et je me dis qu'il y a un petit homme quelque part, il y a mon fils quelque part. Je me dis que je suis maman.
Et je me reconsidère, je me reconsidère en me disant : "je suis maman".
Et tout de suite ça ne passe plus, non, je ne suis pas maman, je n'ai pas du tout l'impression d'être une maman.
C'est quoi une maman, que je ne suis pas ?
Une maman c'est quelqu'un qui sait.
Qui sait forcément, qui a réponse à tout
Quelqu'un en qui on peut absolument faire confiance
Quelqu'un qui décide à notre place
Une maman c'est le dernier rempart contre le monde extérieur
Une maman a le souci constant de ses enfants, et de rien d'autre
Une maman c'est quelqu'un de responsable
Quelqu'un qui nous mènera jusqu'au bout du chemin quoi qu'il arrive
[ou alors ça c'est plutôt un papa ?]
Quelqu'un qui a toujours une solution.
Ce matin Siméon têtait mon sein.
Dominique passait par là
Siméon regarde qui passe, sourit, nous regarde.
Dominique me fait remarquer à quel point il y a de la confiance dans son regard
Siméon me regarde, et il me donne tout
Pour lui je suis son refuge
Son plus sûr et son plus solide refuge.
[sa nounou le devient aussi]
Il n'y a aucune faille dans son regard
Enfin c'est ce que Dominique imagine
Il me le dit
alors je le crois
je suis la maman de cet enfant-là
je suis maman comme personne auparavant
et comme toutes pourtant
je suis maman et cet enfant me regarde
comme si tout pouvait venir de moi
et comme si le prendre dans mes bras
pouvait résoudre ses petits et ses grands maux
cela doit être pour cela
qu'on ne peut, qu'on ne peut pas
supporter ces pleurs qu'on ne sait pas consoler
vite oubliés
lui semble ne pas nous en vouloir
de l'avoir mis au monde, jeté dans le monde
sans autre forme de préparation
que nos bras quand vraiment ça va pas.
il ne semble pas nous en vouloir
il court après les nouveautés, il veut aller plus vite
conquérir le monde
et fermement, parmi les clichés, mais pour la première fois
pour la première fois du monde
faire que sa maman soit fière
fière de son fils qui a grandi en elle
qui s'est nourri d'elle
de ses regards, de ses caresses, de son lait.
je suis fière de Siméon, déjà.
j'espère ne pas avoir trop envie de grandes choses pour lui
je veux avant tout qu'il sache se contenter de la vie
telle qu'elle est
ou qu'il sache au moins pour un temps
la réinventer
j'espère ne pas espérer trop qu'il puisse passer entre toutes les gouttes
car il faut bien qu'il apprenne
il faut bien qu'il grandisse
et je ne peux pas, et je ne pourrai pas passer mon temps à le protéger
avec son père, nous passons déjà du temps à le faire se débrouiller tout seul
le laisser pleurer
le laisser s'endormir, se calmer seul, jouer seul
et le laisser avec la nounou
nous passons déjà du temps pour qu'il grandisse
et que nous puissions rester des êtres humains, un couple.
Je me regarde parmi mes amis d'agapanthe avec qui je n'avais pas chanté depuis longtemps.
Je me demande ce qui a changé
En quoi j'ai changé
Je ne vois rien.
Et je me dis qu'il y a un petit homme quelque part, il y a mon fils quelque part. Je me dis que je suis maman.
Et je me reconsidère, je me reconsidère en me disant : "je suis maman".
Et tout de suite ça ne passe plus, non, je ne suis pas maman, je n'ai pas du tout l'impression d'être une maman.
C'est quoi une maman, que je ne suis pas ?
Une maman c'est quelqu'un qui sait.
Qui sait forcément, qui a réponse à tout
Quelqu'un en qui on peut absolument faire confiance
Quelqu'un qui décide à notre place
Une maman c'est le dernier rempart contre le monde extérieur
Une maman a le souci constant de ses enfants, et de rien d'autre
Une maman c'est quelqu'un de responsable
Quelqu'un qui nous mènera jusqu'au bout du chemin quoi qu'il arrive
[ou alors ça c'est plutôt un papa ?]
Quelqu'un qui a toujours une solution.
Ce matin Siméon têtait mon sein.
Dominique passait par là
Siméon regarde qui passe, sourit, nous regarde.
Dominique me fait remarquer à quel point il y a de la confiance dans son regard
Siméon me regarde, et il me donne tout
Pour lui je suis son refuge
Son plus sûr et son plus solide refuge.
[sa nounou le devient aussi]
Il n'y a aucune faille dans son regard
Enfin c'est ce que Dominique imagine
Il me le dit
alors je le crois
je suis la maman de cet enfant-là
je suis maman comme personne auparavant
et comme toutes pourtant
je suis maman et cet enfant me regarde
comme si tout pouvait venir de moi
et comme si le prendre dans mes bras
pouvait résoudre ses petits et ses grands maux
cela doit être pour cela
qu'on ne peut, qu'on ne peut pas
supporter ces pleurs qu'on ne sait pas consoler
vite oubliés
lui semble ne pas nous en vouloir
de l'avoir mis au monde, jeté dans le monde
sans autre forme de préparation
que nos bras quand vraiment ça va pas.
il ne semble pas nous en vouloir
il court après les nouveautés, il veut aller plus vite
conquérir le monde
et fermement, parmi les clichés, mais pour la première fois
pour la première fois du monde
faire que sa maman soit fière
fière de son fils qui a grandi en elle
qui s'est nourri d'elle
de ses regards, de ses caresses, de son lait.
je suis fière de Siméon, déjà.
j'espère ne pas avoir trop envie de grandes choses pour lui
je veux avant tout qu'il sache se contenter de la vie
telle qu'elle est
ou qu'il sache au moins pour un temps
la réinventer
j'espère ne pas espérer trop qu'il puisse passer entre toutes les gouttes
car il faut bien qu'il apprenne
il faut bien qu'il grandisse
et je ne peux pas, et je ne pourrai pas passer mon temps à le protéger
avec son père, nous passons déjà du temps à le faire se débrouiller tout seul
le laisser pleurer
le laisser s'endormir, se calmer seul, jouer seul
et le laisser avec la nounou
nous passons déjà du temps pour qu'il grandisse
et que nous puissions rester des êtres humains, un couple.
2 mai 2008
...
Silence d'un enfant.
...
Silence de la vie, silence de l'avenir.
Il n'y a que le passé qui fasse du bruit. Il n'y a que le vide qu'on entende ici.
Là-bas, il y a des gens. Là-bas il y a les autres.
Ici il n'y a que toi. Ici il n'y a que vous.
Vous, avec la majuscule du pluriel, et pas la majuscule du vouvoiement poli.
Vous, avec la majuscule du silence.
Silence d'un enfant.
...
Silence de la vie, silence de l'avenir.
Il n'y a que le passé qui fasse du bruit. Il n'y a que le vide qu'on entende ici.
Là-bas, il y a des gens. Là-bas il y a les autres.
Ici il n'y a que toi. Ici il n'y a que vous.
Vous, avec la majuscule du pluriel, et pas la majuscule du vouvoiement poli.
Vous, avec la majuscule du silence.
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