Il n'y a pas si longtemps, une fille à laquelle je voue une certaine admiration m'exprimait la plus grande peur de sa vie : la crainte d'avoir une existence médiocre.
Si dans un premier temps j'ai acquiescé énergiquement, imitant avec talent l'homme qui a tout compris à ce qu'on vient de lui dire et qui approuve de tout son être, j'ai réfléchi après coup et je me suis demandé : mais qu'a-t-elle bien voulu entendre par là ?
Qu'est-ce qu'une vie médiocre ? A partir de quels critères peut-on en décider ? et surtout, qui et quand peut-on qualifier une vie de médiocre ?
Un individu devrait être le seul à être capable d'en décider, et pourtant il y a là tant d'irrationalité et de subjectivité... seul une autre personne très proche pourrait en décider. C'est là ce que je pense.
Et qui, dans une vie, est une personne à la fois suffisamment proche pour tout savoir de vous, mais en même temps a suffisamment de recul pour vous juger objectivement, c'est à dire vous connaît bien mais pas depuis très longtemps ?
L'être qui vous aime, je ne vois que lui.
Il est le seul à savoir qui vous êtes au plus profond de vous même, à pouvoir lire dans vos yeux, dans votre sourire, dans chaque geste anodin de votre vie. Et pourtant il vient de l'extérieur, il ne vous a pas toujours connu, il s'est construit petit à petit une image de vous en apprenant patiemment à vous connaître. Vous avez besoin de lui pour savoir qui vous êtes vraiment.
Et, dans le fond, si vous avez quelqu'un qui vous aime, votre vie n'est pas si médiocre que cela, à mon humble avis.
Mais ce n'est que mon avis.
Et à mon avis la fille en question n'a pas une vie médiocre.
22 juil. 2003
Against. Je suis complètement.
La spirale du pire.
L'esthétique de la pendaison.
C'est là que j'en suis, on dirait. On croirait que les mots rétissionnent. Dans ma tête le brouillard.
Ce qui se vend : des centaines de bouquins sur "comment j'ai réussi" "comment réussir sa vie" "réussir sa vie professionnelle / sexuelle / amoureuse / sociale / médiatique / spirituelle" "la spirale du bonheur" "j'en passe et des meilleures"
Ce qui s'entend : des histoires de succès. Des gens qui ont réussi. Réussi à sortir du rang, et ils le désiraient, depuis tout petit.
des emmerdeurs, des rêveurs, n'importe qui avec tout à vendre.
Donc je ne suis pas d'accord. La principale drogue de l'humanité c'est le besoin de reconnaissance. L'envie d'attention pour soi, l'envie que les autres fassent attention, qu'ils reconnaissent notre valeur. Et si pour ça il faut s'exposer un peu, ce n'est pas le pire. Pour la plupart, le pire est de resté prostré dans un coin avec tout le monde sans rien qui puisse justifier sa vie. On peut le vivre bien pourtant. Savoir si vouloir rester anonyme est de la résignation ou un désir. Il n'y a aucun problème à se lever dans la foule pour dire comment on a réussi. Il est déjà plus difficile d'affirmer, de raconter, d'exposer comment on ne sait pas, on est perdu, on n'a jamais rien fait de bien, on a tout perdu, elle est là, la honte. A s'étriper soi-même en public. On montre ses tripes encore plus dans l'échec que dans le succès. il n'y a plus l'écran de l'admiration dans les yeux des autres. Plus l'écran de la reconnaissance. Peut-être la pitié, et la pitié fait pitié, on n'en veut pas. On veut faire envie.
On aime les gens qui nous aime. Ils nous aiment autant pour nos réussites que pour nos défaites, on ne leur en veut pas. Parce qu'eux aussi nous montrent leurs faiblesses. On aime montrer ce que l'on est lorsqu'on se sent en confiance. Et il y a tellement plus de peur que d'amour dans ce monde.
La spirale du pire.
L'esthétique de la pendaison.
C'est là que j'en suis, on dirait. On croirait que les mots rétissionnent. Dans ma tête le brouillard.
Ce qui se vend : des centaines de bouquins sur "comment j'ai réussi" "comment réussir sa vie" "réussir sa vie professionnelle / sexuelle / amoureuse / sociale / médiatique / spirituelle" "la spirale du bonheur" "j'en passe et des meilleures"
Ce qui s'entend : des histoires de succès. Des gens qui ont réussi. Réussi à sortir du rang, et ils le désiraient, depuis tout petit.
des emmerdeurs, des rêveurs, n'importe qui avec tout à vendre.
Donc je ne suis pas d'accord. La principale drogue de l'humanité c'est le besoin de reconnaissance. L'envie d'attention pour soi, l'envie que les autres fassent attention, qu'ils reconnaissent notre valeur. Et si pour ça il faut s'exposer un peu, ce n'est pas le pire. Pour la plupart, le pire est de resté prostré dans un coin avec tout le monde sans rien qui puisse justifier sa vie. On peut le vivre bien pourtant. Savoir si vouloir rester anonyme est de la résignation ou un désir. Il n'y a aucun problème à se lever dans la foule pour dire comment on a réussi. Il est déjà plus difficile d'affirmer, de raconter, d'exposer comment on ne sait pas, on est perdu, on n'a jamais rien fait de bien, on a tout perdu, elle est là, la honte. A s'étriper soi-même en public. On montre ses tripes encore plus dans l'échec que dans le succès. il n'y a plus l'écran de l'admiration dans les yeux des autres. Plus l'écran de la reconnaissance. Peut-être la pitié, et la pitié fait pitié, on n'en veut pas. On veut faire envie.
On aime les gens qui nous aime. Ils nous aiment autant pour nos réussites que pour nos défaites, on ne leur en veut pas. Parce qu'eux aussi nous montrent leurs faiblesses. On aime montrer ce que l'on est lorsqu'on se sent en confiance. Et il y a tellement plus de peur que d'amour dans ce monde.
7 juil. 2003
Une foule, énorme, comme toute les foules, bruyante, mais qui ne dit rien, multiple, mais composée d'un seul et même genre d'individu. Ils vivent, respirent, mangent, regardent, écoutent, aiment, inlassablement. Et jamais ils ne se lèvent, ils sont tous assis.
Avez-vous remarqué que si on demande à quelqu'un pour quelle raison il ne fait pas quelque chose, il a toujours une raison valable à donner ? Mais demandez lui à présent la raison pour laquelle il a fait quelque chose, et là il n'a plus rien de convaincant. On sait refuser, mais on se sait pas accepter.
J'attends que dans la foule, quelqu'un se lève, n'importe qui, n'importe comment, mais personne ne bouge. Pourquoi ? Pourquoi toute cette honte ? Pourquoi toute cette lâcheté ? Qui viendra se dresser au milieu de tous pour faire cesses ces babillages et attirer tous les regards sur soi ?
Qu'il est difficile de justifier nos échecs, me dit-on parfois, mais qui a déjà justifié sa réussite ? Qui peut affirmer sans être ridicule qu'il a réussi pour une bonne raison ? On sait pourquoi on échoue, mais on ne cherche jamais à savoir pourquoi parfois on réussit.
Qu'il en faut, du courage, pour se lever lentement au milieu de la foute, sous le regard de tous, et d'entendre les bavardages cesser, de sentir le contact glacial des regards glisser le long de ton visage; tu aurais bien voulu que ce visage reste anonyme pour toute ta vie, que personne ne puisse railler ta voix, tes traits, ton attitude, ta démarche, et plus encore, tes paroles, qui vont, comme de bien entendu, dépasser ta pensée :
"Je ne sais pas" vas-tu crier au sein de la foule.
Comme elle est délicieuse, cette affirmation, elle coule comme du miel dans ta gorge, elle réchauffe le coeur, elle est si belle car elle, au moins, est vraie.
Et pourtant, une fois de plus, nul de s'est levé. Il n'y a personne pour cesser de bavarder et juste dire : "je ne sais pas". Je demandais seulement cette honnêteté, ce simple constat de bon sens, mais il n'y a rien à faire.
Il y a tellement plus de peur que d'amour dans ce monde.
Avez-vous remarqué que si on demande à quelqu'un pour quelle raison il ne fait pas quelque chose, il a toujours une raison valable à donner ? Mais demandez lui à présent la raison pour laquelle il a fait quelque chose, et là il n'a plus rien de convaincant. On sait refuser, mais on se sait pas accepter.
J'attends que dans la foule, quelqu'un se lève, n'importe qui, n'importe comment, mais personne ne bouge. Pourquoi ? Pourquoi toute cette honte ? Pourquoi toute cette lâcheté ? Qui viendra se dresser au milieu de tous pour faire cesses ces babillages et attirer tous les regards sur soi ?
Qu'il est difficile de justifier nos échecs, me dit-on parfois, mais qui a déjà justifié sa réussite ? Qui peut affirmer sans être ridicule qu'il a réussi pour une bonne raison ? On sait pourquoi on échoue, mais on ne cherche jamais à savoir pourquoi parfois on réussit.
Qu'il en faut, du courage, pour se lever lentement au milieu de la foute, sous le regard de tous, et d'entendre les bavardages cesser, de sentir le contact glacial des regards glisser le long de ton visage; tu aurais bien voulu que ce visage reste anonyme pour toute ta vie, que personne ne puisse railler ta voix, tes traits, ton attitude, ta démarche, et plus encore, tes paroles, qui vont, comme de bien entendu, dépasser ta pensée :
"Je ne sais pas" vas-tu crier au sein de la foule.
Comme elle est délicieuse, cette affirmation, elle coule comme du miel dans ta gorge, elle réchauffe le coeur, elle est si belle car elle, au moins, est vraie.
Et pourtant, une fois de plus, nul de s'est levé. Il n'y a personne pour cesser de bavarder et juste dire : "je ne sais pas". Je demandais seulement cette honnêteté, ce simple constat de bon sens, mais il n'y a rien à faire.
Il y a tellement plus de peur que d'amour dans ce monde.
4 juil. 2003
Qu'est-ce qu'il y a cette semaine de si triste dans ma tête ?
Est-ce parce que simplement il existe encore des gens aujourd'hui qui trouvent d'autres gens avec qui partager, d'autres gens de qui s'émerveiller et tomber amoureux. Cristalliser, comme on dit. Recommencer à zéro. Avoir le courage de tout donner à nouveau, tout recevoir même le pire.
Pourquoi cette tristesse immense cette semaine de sentiment de vide et d'impression de passer à côté ?
C'est pas compliqué. Mon ex est en train de tomber amoureux.
Ca me rappelle que le temps passe. Que dans la course au bonheur, il est en avance. Qu'il va falloir que je retourne moi-aussi dans le temps qui passe. Ce satané temps qui passe, qui nous fait déjà mourir. Et si je n'ai pas totalement perdu mon temps, je n'ai rien gagné non plus. Le point mort. Rien qui restera. Rien qui mérite qu'on s'y attache.
C'est ce que je voulais, mais aujourd'hui que c'est la fin du chômage, que cet ex-petit ami recommence sérieusement de son côté, il me faut remettre en question cette façon de vivre, et je sais que ça me fait du mal, voilà déjà un poids sur ma poitrine. Je n'ai pas envie d'avoir des choses à prouver, pas envie de me confronter à un étranger qu'il me faudrait aimer. Pas envie d'avoir à me faire aimer, et. Pas non plus envie de rencontrer un boulot.
Laissez-moi doucement rêver que je peux rester toute ma vie dans une situation intermédiaire. Je ne fais pas ce que je veux, mais c'est normal, je suis hors du temps, rien ne m'atteinds. Depuis quelques jours, les choses recommencent à me toucher, ma vie recommence à m'interpeler, et ce que je trouve ne me réjouit pas. Je retrouve enfin les larmes, moi qui me croyait vaincue par l'apathie. Je retrouve ces crises insupportables desquelles on ne sait jamais si on va vraiment se sortir. Les nuits interminables et les matins pourris...
Ceux-là je les attends encore. Est-ce que j'ai seulement appris quelque chose qui me permettrait de m'en sortir un peu mieux cette fois-ci ? Est-ce que je vais enfin savoir me débrouiller avec cette chienne de conscience, cette saloperie d'exigence dans ma tête, cette ambition de merde avec laquelle je n'arrive pas m'arranger ? J'ai encore besoin de repos. Je n'ai pas encore envie de me remettre totalement à vivre.
Mais de voir ce que je perds en voulant me reposer, je me rends compte que c'est de la lacheté, et j'ai honte.
Est-ce parce que simplement il existe encore des gens aujourd'hui qui trouvent d'autres gens avec qui partager, d'autres gens de qui s'émerveiller et tomber amoureux. Cristalliser, comme on dit. Recommencer à zéro. Avoir le courage de tout donner à nouveau, tout recevoir même le pire.
Pourquoi cette tristesse immense cette semaine de sentiment de vide et d'impression de passer à côté ?
C'est pas compliqué. Mon ex est en train de tomber amoureux.
Ca me rappelle que le temps passe. Que dans la course au bonheur, il est en avance. Qu'il va falloir que je retourne moi-aussi dans le temps qui passe. Ce satané temps qui passe, qui nous fait déjà mourir. Et si je n'ai pas totalement perdu mon temps, je n'ai rien gagné non plus. Le point mort. Rien qui restera. Rien qui mérite qu'on s'y attache.
C'est ce que je voulais, mais aujourd'hui que c'est la fin du chômage, que cet ex-petit ami recommence sérieusement de son côté, il me faut remettre en question cette façon de vivre, et je sais que ça me fait du mal, voilà déjà un poids sur ma poitrine. Je n'ai pas envie d'avoir des choses à prouver, pas envie de me confronter à un étranger qu'il me faudrait aimer. Pas envie d'avoir à me faire aimer, et. Pas non plus envie de rencontrer un boulot.
Laissez-moi doucement rêver que je peux rester toute ma vie dans une situation intermédiaire. Je ne fais pas ce que je veux, mais c'est normal, je suis hors du temps, rien ne m'atteinds. Depuis quelques jours, les choses recommencent à me toucher, ma vie recommence à m'interpeler, et ce que je trouve ne me réjouit pas. Je retrouve enfin les larmes, moi qui me croyait vaincue par l'apathie. Je retrouve ces crises insupportables desquelles on ne sait jamais si on va vraiment se sortir. Les nuits interminables et les matins pourris...
Ceux-là je les attends encore. Est-ce que j'ai seulement appris quelque chose qui me permettrait de m'en sortir un peu mieux cette fois-ci ? Est-ce que je vais enfin savoir me débrouiller avec cette chienne de conscience, cette saloperie d'exigence dans ma tête, cette ambition de merde avec laquelle je n'arrive pas m'arranger ? J'ai encore besoin de repos. Je n'ai pas encore envie de me remettre totalement à vivre.
Mais de voir ce que je perds en voulant me reposer, je me rends compte que c'est de la lacheté, et j'ai honte.
3 juil. 2003
J’ai cherché un travail pour reprendre ma place dans la société, mais en vain. Je ne pense pourtant pas être moins capable que les autres, j’ai de nombreuses aptitudes, je ne suis pas un fainéant, je ne pense pas qu’on puisse être plus consciencieux et courageux que moi. Mais les quelques directeurs de ressources humaines qui m’accordèrent un entretien ne firent que me juger, m’expliquer en détail pourquoi un profil comme le mien ne pourrait leur convenir, et quelles difficultés ils avaient pour dénicher un employé modèle. Je croyais être cet employé modèle, mais je n’avais pas de réelle preuve à fournir.
J’ai cherché une fille pour m’aimer pour la vie, mais en vain. Je ne pense pourtant pas être inférieur aux autres, je ne suis pas si laid, je ne suis pas malade ou fou, je ne crois pas qu’on puisse être plus gentil ou attentif que moi. Mais les quelques filles qui m’accordèrent quelques instants ne firent que me juger, m’expliquer en détail pourquoi un individu tel que moi ne pourrait leur convenir, et quelles difficultés elles avaient pour dénicher un homme bien. Je croyais être cet homme bien, mais je n’avais pas de réelle preuve à fournir.
Je pourrais croire que DRHs et jeunes filles sont trop difficiiles et vont finir leurs vies aussi seuls que je le suis; et pourtant non, les uns et les autres finissent par trouver celui qui leur convient. Il doit donc y avoir une faille de taille dans mon raisonnement, mais je ne la vois pas encore. Peut-être cela viendra-t-il avec le temps ?
J’ai cherché une fille pour m’aimer pour la vie, mais en vain. Je ne pense pourtant pas être inférieur aux autres, je ne suis pas si laid, je ne suis pas malade ou fou, je ne crois pas qu’on puisse être plus gentil ou attentif que moi. Mais les quelques filles qui m’accordèrent quelques instants ne firent que me juger, m’expliquer en détail pourquoi un individu tel que moi ne pourrait leur convenir, et quelles difficultés elles avaient pour dénicher un homme bien. Je croyais être cet homme bien, mais je n’avais pas de réelle preuve à fournir.
Je pourrais croire que DRHs et jeunes filles sont trop difficiiles et vont finir leurs vies aussi seuls que je le suis; et pourtant non, les uns et les autres finissent par trouver celui qui leur convient. Il doit donc y avoir une faille de taille dans mon raisonnement, mais je ne la vois pas encore. Peut-être cela viendra-t-il avec le temps ?
2 juil. 2003
Je saute du coq à l'âne ? Oui.
Je triche ? Tout autant.
"Sa fille s'appelle Agathe et elle lui manque
Elle doit avoir un appareil photo numérique.
Elle possède un cadre photo d'un goût douteux.
J'ai un peu mal au cul.
Son siège de présidente est tout élimé aux coudes.
Elle est de mauvaise humeur. Son portable lui sert à regarder ses mails.
Elle a des pochettes de toutes les couleurs. C'est très organisé sur son bureau.
Elle me regarde méchamment, au alors comme si je n'existais pas.
J'ai l'impression de ne pas exister, c'est toujours mieux que de penser qu'elle a des raisons d'être méchante.
Derrière elle on voit le haut de la rue, quelques feuilles, un morceau d'oiseau qui passe.
Je l'entends parler dans le couloir.
Je pense que j'aurais dû photocopier mon CV.
Je pense qu'il ne faut pas que j'oublie ma veste en sortant.
Je pense que j'existe."
Et ce manager d'une grande société de consulting s'est à peine penchée sur moi, m'a à peine offert son regard. A trouvé qu'à peine j'existais, et que je n'étais pas de bonne qualité. Que dans la quantité, elle trouverait mieux.
Je triche ? Tout autant.
"Sa fille s'appelle Agathe et elle lui manque
Elle doit avoir un appareil photo numérique.
Elle possède un cadre photo d'un goût douteux.
J'ai un peu mal au cul.
Son siège de présidente est tout élimé aux coudes.
Elle est de mauvaise humeur. Son portable lui sert à regarder ses mails.
Elle a des pochettes de toutes les couleurs. C'est très organisé sur son bureau.
Elle me regarde méchamment, au alors comme si je n'existais pas.
J'ai l'impression de ne pas exister, c'est toujours mieux que de penser qu'elle a des raisons d'être méchante.
Derrière elle on voit le haut de la rue, quelques feuilles, un morceau d'oiseau qui passe.
Je l'entends parler dans le couloir.
Je pense que j'aurais dû photocopier mon CV.
Je pense qu'il ne faut pas que j'oublie ma veste en sortant.
Je pense que j'existe."
Et ce manager d'une grande société de consulting s'est à peine penchée sur moi, m'a à peine offert son regard. A trouvé qu'à peine j'existais, et que je n'étais pas de bonne qualité. Que dans la quantité, elle trouverait mieux.
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