Il faut bien avouer que toute cette histoire de télévision, de pub et de peur m'a bien passionné à mon tour...
Dixit mon frère :
"Il ne faut pas blâmer le contenant mais le contenu... la pub tout comme la télé pourrait être un formidable outil de communication et d'éducation ! Les affiches dans le métro ne seraient plus du matraquage, mais des outils de choix de consommation intelligents et consciencieux, comme le réclament les altermondialistes par exemple... Mais la pub est laide et ennuyeuse, je ne la vois même plus, sauf lorsqu'elle est si grotesque ou si bandante que je ne peux en détacher mon regard."
Dixit ma mère :
"Je suis intimement convaincu que la pub ne m'influence pas du tout dans mes choix, pas plus que la télé, j'ai la sensation de ne pas la voir... et pourtant je suis quelqu'un d'ordinaire, comme tout le monde, et il y a toujours autant de pub et elle semble avoir de l'effet sur les gens. Par conséquent je dois me tromper : je suis influencé par la pub sans même m'en rendre compte, et c'est ça qui fait peur, plus que le contenu, plus que tout le reste !"
Bien sûr, taguer les pubs ne résout rien... taguer les pubs, c'est matraquer inlassablement le même message un peu laid sur tous les murs du métro, c'est donc faire aussi de la pub... de la pub anti-pub.
Mais je ne peux pas croire que la pub soit aussi mauvaise par nature, tout comme mon frère le pense : des pubs m'ont fait rire ou m'ont ému, des pubs m'ont appris des choses... mais ces pubs bénéfiques ne sont qu'une infime partie de toute la masse publicitaire qui déferle sur nos pauvres yeux endoloris. C'est le niveau de la pub qu'il faut relever, pas sa nature. La pub peut faire de nous des consommateurs responsables, j'en suis convaincu.
Petit exemple amusant : la publicité comparative, tant de fois décriée, tant de fois interdite... pourtant pas si éloignée de l'idée de "consommation citoyenne responsable" qu'on encense actuellement. Seulement le pub ment tout le temps... alors comment faire de la pub comparative dans ces conditions ?
J'aime la télé, je l'aime vraiment ; mais je ne peux pas lui faire confiance ! La pub me coupe parfois mes films préférés, mais je lui pardonne, et elle doit continuer, la pub peut être une expression artistique idéale, rapide, pas chère à produire, accessible à tous, le paradis des jeunes auteurs en quête de reconnaissance ! Néanmoins je la déteste si elle continue à être bêtement répétitive et dégradante.
Et je terminerai cette série de voeux pieux par une remarque qui me fait souvent sourire : on dit toujours que la télé, la pub ou le cinéma ont coupé les gens les uns des autres et que nous ne parlons presque plus. Cela n'est pas faux, mais réfléchissez : les rares fois où vous vous parlez entre vous, ne parlez vous pas à au moins 75% de ce que vous avez vu à la télé, au cinéma, ou dans les pubs, nnh ?
18 déc. 2003
"L'angoisse n'est que silence. Silence devant le poste de télévision"
Oubliées les phrases sacrées des grands-pères
Aux âtres des grandes cheminées de pierre
Envolés les rires des nuits de moissons
Et allumés les postes de télévision
et c'est encore de la télévision que nous viennent ces images d'horreur, les images de la guerre et de l'insécurité, ces images qui nous disent : "restez bien chez vous à consommer des DVD, et si vous êtes obligés de prendre le métro, regardez les publicités et pas les gens autour de vous".
N'écoutez surtout pas ceux qui s'expriment : la plupart du temps ils n'ont pas un discours construit. Entre ceux qui demandent de l'argent en vous culpabilisant d'être du bon côté et ceux qui gueulent simplement parce qu'ils ont trop bu, parce qu'ils sont perdus, parce qu'ils n'ont rien à perdre, parce qu'il ne leur reste que la violence.
N'écoutez pas ces voix réelles et continuez à acheter ce qu'on vous promet sur les affiches publicitaires. C'est votre salut. Consommer plus pour rester au-dessus de cette masse qui fait peur, pour s'en sortir. gagner plus d'argent pour ne plus avoir à cotoyer la misère. Regarder un DVD tout seul devant sa télé pour ne pas avoir à penser qu'on est seul.
Et aussi, regardez les séries débiles pour adolescents, qui simplifient à l'extrême les rapports humains pour qu'on n'y comprenne rien. Ca devrait pourtant être un formidable outil d'éducation, non ? Eh bien, je n'en sait rien, je ne suis plus si jeune, mais à mon avis l'image de la femme n'a pas avancé d'un pouce, la communication entre les sexes non plus, la gestion de la frustration à l'heure de la consommation à tout va, consommation de sexe aussi...
Il parait que les jeunes n'organisent plus de _grosses_bêtises_ comme avant (moi j'ai jamais fait ça non plus d'ailleurs). Que leur révolte se résume aujourd'hui à des actes d'incivilités de plus en plus destructrices. C'est encore la peur, la peur d'être pris au sérieux, d'avoir à prendre ses responsabilités.
Et moi, avec mon discours tout décousu aujourd'hui je veux dire quoi exactement ? Je veux dire marre marre marre ? Et c'est quoi le message exactement ? Qu'il faut arrêter d'avoir peur ? Qu'il faut se dire, enfin, qu'on n'a rien à perdre. Qu'on a tout à oser. Oser descendre dans la rue et écrire sur les affiches "OUI, on peut passer Noël sans Ferrero Rocher". Oser escalader les murs pour explorer derrière, oser boire trop sans savoir jusqu'où ira l'excès, oser offrir un bisou à son voisin dans le métro, oser faire un geste vers cet SDF qui ne sait pas s'il va mourir de froid ou dans un coma éthylique. Oser dire "j'ai besoin d'amour", "j'ai envie de partage", "je suis heureux de passer du temps avec mes amis" et je n'ai pas besoin du dernier MY X-6, et je n'ai pas besoin de ferrero rocher, j'ai besoin de quasiment rien de ce qui s'achète et vous contribuez à ma solitude en continuant à me faire entrer dans le crâne que j'en ai besoin, que c'est ça qui me rendra heureux, et que si je me soustrais à cette frénésie c'est que je suis malade.
groumf. Non mais.
Oubliées les phrases sacrées des grands-pères
Aux âtres des grandes cheminées de pierre
Envolés les rires des nuits de moissons
Et allumés les postes de télévision
et c'est encore de la télévision que nous viennent ces images d'horreur, les images de la guerre et de l'insécurité, ces images qui nous disent : "restez bien chez vous à consommer des DVD, et si vous êtes obligés de prendre le métro, regardez les publicités et pas les gens autour de vous".
N'écoutez surtout pas ceux qui s'expriment : la plupart du temps ils n'ont pas un discours construit. Entre ceux qui demandent de l'argent en vous culpabilisant d'être du bon côté et ceux qui gueulent simplement parce qu'ils ont trop bu, parce qu'ils sont perdus, parce qu'ils n'ont rien à perdre, parce qu'il ne leur reste que la violence.
N'écoutez pas ces voix réelles et continuez à acheter ce qu'on vous promet sur les affiches publicitaires. C'est votre salut. Consommer plus pour rester au-dessus de cette masse qui fait peur, pour s'en sortir. gagner plus d'argent pour ne plus avoir à cotoyer la misère. Regarder un DVD tout seul devant sa télé pour ne pas avoir à penser qu'on est seul.
Et aussi, regardez les séries débiles pour adolescents, qui simplifient à l'extrême les rapports humains pour qu'on n'y comprenne rien. Ca devrait pourtant être un formidable outil d'éducation, non ? Eh bien, je n'en sait rien, je ne suis plus si jeune, mais à mon avis l'image de la femme n'a pas avancé d'un pouce, la communication entre les sexes non plus, la gestion de la frustration à l'heure de la consommation à tout va, consommation de sexe aussi...
Il parait que les jeunes n'organisent plus de _grosses_bêtises_ comme avant (moi j'ai jamais fait ça non plus d'ailleurs). Que leur révolte se résume aujourd'hui à des actes d'incivilités de plus en plus destructrices. C'est encore la peur, la peur d'être pris au sérieux, d'avoir à prendre ses responsabilités.
Et moi, avec mon discours tout décousu aujourd'hui je veux dire quoi exactement ? Je veux dire marre marre marre ? Et c'est quoi le message exactement ? Qu'il faut arrêter d'avoir peur ? Qu'il faut se dire, enfin, qu'on n'a rien à perdre. Qu'on a tout à oser. Oser descendre dans la rue et écrire sur les affiches "OUI, on peut passer Noël sans Ferrero Rocher". Oser escalader les murs pour explorer derrière, oser boire trop sans savoir jusqu'où ira l'excès, oser offrir un bisou à son voisin dans le métro, oser faire un geste vers cet SDF qui ne sait pas s'il va mourir de froid ou dans un coma éthylique. Oser dire "j'ai besoin d'amour", "j'ai envie de partage", "je suis heureux de passer du temps avec mes amis" et je n'ai pas besoin du dernier MY X-6, et je n'ai pas besoin de ferrero rocher, j'ai besoin de quasiment rien de ce qui s'achète et vous contribuez à ma solitude en continuant à me faire entrer dans le crâne que j'en ai besoin, que c'est ça qui me rendra heureux, et que si je me soustrais à cette frénésie c'est que je suis malade.
groumf. Non mais.
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