Le bonheur et l'espoir ne peuvent pas être confondus réellement. Le bonheur, c'est la satisfaction globale de sa vie passée. L'espoir, c'est la satisfaction que l'on désire pour l'avenir.
Le bonheur, c'est la satisfaction à laquelle on s'attend.
On appelle le repos, on se contente de l'abrutissement
On veut l'amour, on cherche le plaisir fugace.
On désire le pouvoir, on se satisfait de la violence.
On voudrait vivre, on se prépare à survivre.
On veut plus que tout le silence, le vrai, le majuscule, et il faudra continuer à supporter ce bruit de fond.
Pas de lumière ici. La lumière est aveuglante de toute façon.
Peut-être que ce regain de moral me fait perdre ma rhétorique. Après tout, si tu reprends espoir, je n'ai plus grand chose à dire, je sais à quel point se sentir bien dans sa peau est un sentiment précieux et fragile, j'ai peur de le détruire, je préfère presque me taire. Je me sens plus à l'aise dans la dépression, là au moins je sais où je vais, je n'ai pas peur d'abimer. Là je dois m'incliner et respecter ; enfin mon silence a une chance d'être utile.
9 janv. 2004
Il y a un concept nouveau dans ma tête, quelque chose de plutôt étonnant. Ou pas. Quelque chose on dirait une lumière, une confiance.
Hier soir à la "leçon de musique" le Monsieur disait "qu'est-ce que l'espérance ? C'est difficile à définir l'espérance... Tout à l'heure avec le violoncelliste nous avions commencé un débat sur ce thème : quelle est la différence entre l'espoir et l'espérance ?". En effet le Monsieur allait nous paler de la musique de Gustave Fauré, qui est pleine d'espérance parfois. Et le Monsieur de se tirer de cette question épineuse de façon élégante, en disant : "en s'aidant de la consonnance du mot, on pourrait dire que l'espérance c'est l'espoir, mêlé à la confiance".
Eh bien cette espérance ce n'est pas tout les jours qu'elle nous est donné. C'est une histoire de foi. C'est une lumière comme je disais. Quelque chose de reposant. Je l'ai connu déjà une fois, en début de deuxième année à l'école, je crois, et depuis, non, presque plus. Et pourtant aujourd'hui sans me permettre de sombrer dans des considérations mystico-psychosomatiques, je crois que si. J'ai l'impression que ma vie est vivable, j'ai l'impression d'avoir envie de continuer. C'est suffisamment différent par rapport à il y a deux mois pour être noté.
Qu'est-ce qui se passe exactement ? Comment retracer cette sensation étrange ? Est-ce juste un sentiment de contraste, justement ? Est-ce juste un effet de balancier qui me balance comme se font balancer les véritables maniaco-dépressifs, période rouge, période noire ? Peut-être. Que ça ne m'empêche pas d'en profiter tout de même. L'espoir. La confiance. L'espérance.
J'ai l'impression d'avoir démêlé cet écheveau indémélable dont je parlais, j'ai l'impression d'être enfin viable. J'ai l'impression qu'on m'a donné des capacités en plus et que du coup je peux vivre. Ce sont surtout des capacités d'autodérision, peut-être, de recul. Comment dire ?
Juste l'idée que ça en vaut la peine, même si ça ne va nulle part. L'idée que le bonheur se goûte tous les jours et qu'il n'est pas dans l'attente du bonheur. L'attente du bonheur, la préparation du bonheur, la vision constante sur le bout de chemin, ce n'est pas le bonheur, c'est la frustration. Et un certain lacher prise sur ce but qu'on se donne et qui n'a pas d'autre sens que celui qu'on lui donne (qui n'a donc pas de sens) permet de marcher sur le chemin, de flâner en regardant le paysage, de discuter avec son voisin, et de ne plus s'inquiéter tellement si l'on prend le bon chemin ou non, l'important étant d'être bien quelque part. L'important se vit tous les jours, et pas seulement le jour du concert, pas seulement le jour de la fête, pas seulement lorsqu'on est arrivé. Heureusement, car ces moments-là sont tellements decevants lorsqu'on en attend trop. J'ai l'impression de faire de la psychologie d'élève de 4ème mais enfin. L'important n'est pas de le comprendre, mais de le vivre.
Réfléchissant de nouveau à ma vie, à ma présence ou non à la vie et à la souffrance et à la joie, je me rends compte que rien n'a de sens, contrairement à ce à quoi je voulais désespérement m'accrocher il y a deux ans. Ca va, ça ne va pas, ça n'a aucun rapport avec les apparences, et il n'y a rien à me souhaiter en ce début d'année. Je ne me souhaite pas grand chose non plus, je n'ai plus besoin de grand chose, ou alors j'ai déjà tout en quantité suffisante. Je m'amuse, je m'exprime. Je n'en ai pas encore marre de ses amis-là, et je suis contente de bientôt pouvoir remarcher avec mes deux pieds. Et je sais que tout va bientôt changer, et j'ai envie que ça change, aussi. Je n'ai pas peur, et je suis prête à faire tout autrement, je pense que je ne flancherai pas parce que j'ai enfin des bases solides. C'est la théorie.
Tout cela est trop beau pour être vrai, je suppose.
Et j'ai la trouille déjà que m'être permis de l'exprimer fasse disparaître l'illusion...
Hier soir à la "leçon de musique" le Monsieur disait "qu'est-ce que l'espérance ? C'est difficile à définir l'espérance... Tout à l'heure avec le violoncelliste nous avions commencé un débat sur ce thème : quelle est la différence entre l'espoir et l'espérance ?". En effet le Monsieur allait nous paler de la musique de Gustave Fauré, qui est pleine d'espérance parfois. Et le Monsieur de se tirer de cette question épineuse de façon élégante, en disant : "en s'aidant de la consonnance du mot, on pourrait dire que l'espérance c'est l'espoir, mêlé à la confiance".
Eh bien cette espérance ce n'est pas tout les jours qu'elle nous est donné. C'est une histoire de foi. C'est une lumière comme je disais. Quelque chose de reposant. Je l'ai connu déjà une fois, en début de deuxième année à l'école, je crois, et depuis, non, presque plus. Et pourtant aujourd'hui sans me permettre de sombrer dans des considérations mystico-psychosomatiques, je crois que si. J'ai l'impression que ma vie est vivable, j'ai l'impression d'avoir envie de continuer. C'est suffisamment différent par rapport à il y a deux mois pour être noté.
Qu'est-ce qui se passe exactement ? Comment retracer cette sensation étrange ? Est-ce juste un sentiment de contraste, justement ? Est-ce juste un effet de balancier qui me balance comme se font balancer les véritables maniaco-dépressifs, période rouge, période noire ? Peut-être. Que ça ne m'empêche pas d'en profiter tout de même. L'espoir. La confiance. L'espérance.
J'ai l'impression d'avoir démêlé cet écheveau indémélable dont je parlais, j'ai l'impression d'être enfin viable. J'ai l'impression qu'on m'a donné des capacités en plus et que du coup je peux vivre. Ce sont surtout des capacités d'autodérision, peut-être, de recul. Comment dire ?
Juste l'idée que ça en vaut la peine, même si ça ne va nulle part. L'idée que le bonheur se goûte tous les jours et qu'il n'est pas dans l'attente du bonheur. L'attente du bonheur, la préparation du bonheur, la vision constante sur le bout de chemin, ce n'est pas le bonheur, c'est la frustration. Et un certain lacher prise sur ce but qu'on se donne et qui n'a pas d'autre sens que celui qu'on lui donne (qui n'a donc pas de sens) permet de marcher sur le chemin, de flâner en regardant le paysage, de discuter avec son voisin, et de ne plus s'inquiéter tellement si l'on prend le bon chemin ou non, l'important étant d'être bien quelque part. L'important se vit tous les jours, et pas seulement le jour du concert, pas seulement le jour de la fête, pas seulement lorsqu'on est arrivé. Heureusement, car ces moments-là sont tellements decevants lorsqu'on en attend trop. J'ai l'impression de faire de la psychologie d'élève de 4ème mais enfin. L'important n'est pas de le comprendre, mais de le vivre.
Réfléchissant de nouveau à ma vie, à ma présence ou non à la vie et à la souffrance et à la joie, je me rends compte que rien n'a de sens, contrairement à ce à quoi je voulais désespérement m'accrocher il y a deux ans. Ca va, ça ne va pas, ça n'a aucun rapport avec les apparences, et il n'y a rien à me souhaiter en ce début d'année. Je ne me souhaite pas grand chose non plus, je n'ai plus besoin de grand chose, ou alors j'ai déjà tout en quantité suffisante. Je m'amuse, je m'exprime. Je n'en ai pas encore marre de ses amis-là, et je suis contente de bientôt pouvoir remarcher avec mes deux pieds. Et je sais que tout va bientôt changer, et j'ai envie que ça change, aussi. Je n'ai pas peur, et je suis prête à faire tout autrement, je pense que je ne flancherai pas parce que j'ai enfin des bases solides. C'est la théorie.
Tout cela est trop beau pour être vrai, je suppose.
Et j'ai la trouille déjà que m'être permis de l'exprimer fasse disparaître l'illusion...
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