Dimanche dernier, j'ai passée toute une soirée à discuter avec mon amour d'enfance.
Une fille admirable dans tous les sens du terme, belle, sportive, active, sûre d'elle tout en n'étant pas arrogante, une fille capable non seulement d'expliquer avec conviction son point de vue, mais également d'écouter avec patience le point de vue des autres. Une fille qui dans le fond n'a pas grand défaut, et bénéficie de qualités exceptionnelles. Une fille que j'admire toujours autant, même si je ne suis plus amoureux d'elle.
Il faut ajouter qu'elle vient de se marier. Qu'elle est une adulte à présent. Qu'elle a des préoccupations d'adultes qui m'ont paru si sérieuses, si éloignées de moi, je me demande encore comment cette fille a pu grandir aussi vite. Et puis j'ai voulu comparer cette fille à une autre qui lit ce teste en ce moment même (à la seconde près), et enfin je me suis dit que grandir, devenir adulte, c'était aussi plier sous le poids de la pesanteur. Tout devient si lourd dans la vie de mon amour d'enfance, tout a des conséquences calculées à long terme, tout a un risque et des avantages qui les contrebalancent, tout est mûrement réfléchi, tout est écrasant. Ne pas penser, ne pas calculer, rester léger, c'est refuser de grandir, peut-être, c'est rester encore jeune. Et c'est formidable.
Je me sens si étranger à cette lourdeur, je me sens moi aussi si léger, je voudrais ne jamais avoir les problèmes qu'a cette fille.
Ou plutôt, qu'a cette femme.
Je veux rester un garçon, et ne jamais devenir un homme.
Je souhaite à ma lectrice de rester une fille, et de ne jamais devenir une femme.
On m'a tellement reproché d'être immature, et j'entrevois à présent qu'être immature est peut-être bien ma plus grande qualité.
Ce soir, il m'a semblé voir des choses lourdes dans le regard de certains garçons. Ils m'ont paru être des hommes, et ils m'ont fait de la peine. Je vois tout de leurs manoeuvres et de leur rancoeur, et j'ai peur, j'ai peur que cela puisse consumer une jeune fille et lui donner des aigreurs gastriques, j'ai peur que le coupable ne soit pas celle qui est généreuse et qui croque la vie comme une pomme, mais ceux qui veulent posséder la pomme, vendre la pomme, contrôler la pomme, ceux qui dévisagent la pomme avec un air de chien battu, une expression que je ne connais que trop bien.
Pourquoi vouloir pardonner une faute qui n'a pas été commise ?
Le pire, c'est que ces hommes essaient de faire porter le poids de cette culpabilité sur la jeune fille. La meilleure défense pour un coupable, c'est d'accuser un innocent. J'espère sincérement qu'elle sera assez forte pour ne pas tomber dans leur piège, qu'elle sera assez légère pour s'envoler et surmonter ces obstacles et cette peur, et que le vent la porte jusqu'où elle veut aller (à l'Aquaboulevard ?).
Qu'y a-t-il de plus léger qu'une pomme ?
Rien, si ce n'est le bonheur.
1 mai 2004
J'ai sur mon bureau la photo de ma filleule qui croque dans une pomme.
J'ai passé la soirée à faire des gateaux pour demain.
Je sais que demain je vais mettre de l'ordre dans ma chambre, dans l'appart, je sais que je n'ai rien de spécial de prévu. Rien que je ne sois obligée de faire.
Il reste un gateau au chocolat qui cuit. Ca commence à sentir bon.
Demain soir, il y aura des gens chez nous, qui seront là pour faire la fête, oublier ce qui peut ne pas aller, déconner ensemble, rien que ça, oublier toutes les conséquences [mmm... Si l'on oublie Benjamin dans l'histoire...] grâce à (trop) d'alcool et montrer qu'on est contents d'être vivants. Contents de ne pas être seuls. Contents de profiter de ce qui nous passe gentillement sous la main.
Voilà. Tout va bien.
Je ne vais pas me laisser malmener mon bide pour une histoire de culpabilité. C'est fini la culpabilité, c'est fini, l'égoïsme, je ne veux plus en entendre parler, ces choses là n'existent pas. Elles ne mènent à rien, n'ont jamais rien fait avancer, rien que de la peur et du mépris. De la méprise. J'aimerai qui je voudrai autant que je voudrai. On m'en voudra s'il on veut, on m'accusera s'il on veut, le sens, j'espère l'avoir compris : personne n'a perdu le droit de se sentir bien avec quelqu'un d'autre. Le mariage n'empêche pas de vivre. Se trahir soi-même c'est autant trahir que de ne pas être fidèle. (?)
(Bien sûr je choisis la solution de facilité. Bien sûr je choisis l'égoïsme tout en réfutant son existence, je choisis la culpabilité tout en réfutant sa pertinence. Je ne sais pas si je me le pardonnerai.)
J'ai passé la soirée à faire des gateaux pour demain.
Je sais que demain je vais mettre de l'ordre dans ma chambre, dans l'appart, je sais que je n'ai rien de spécial de prévu. Rien que je ne sois obligée de faire.
Il reste un gateau au chocolat qui cuit. Ca commence à sentir bon.
Demain soir, il y aura des gens chez nous, qui seront là pour faire la fête, oublier ce qui peut ne pas aller, déconner ensemble, rien que ça, oublier toutes les conséquences [mmm... Si l'on oublie Benjamin dans l'histoire...] grâce à (trop) d'alcool et montrer qu'on est contents d'être vivants. Contents de ne pas être seuls. Contents de profiter de ce qui nous passe gentillement sous la main.
Voilà. Tout va bien.
Je ne vais pas me laisser malmener mon bide pour une histoire de culpabilité. C'est fini la culpabilité, c'est fini, l'égoïsme, je ne veux plus en entendre parler, ces choses là n'existent pas. Elles ne mènent à rien, n'ont jamais rien fait avancer, rien que de la peur et du mépris. De la méprise. J'aimerai qui je voudrai autant que je voudrai. On m'en voudra s'il on veut, on m'accusera s'il on veut, le sens, j'espère l'avoir compris : personne n'a perdu le droit de se sentir bien avec quelqu'un d'autre. Le mariage n'empêche pas de vivre. Se trahir soi-même c'est autant trahir que de ne pas être fidèle. (?)
(Bien sûr je choisis la solution de facilité. Bien sûr je choisis l'égoïsme tout en réfutant son existence, je choisis la culpabilité tout en réfutant sa pertinence. Je ne sais pas si je me le pardonnerai.)
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