29 nov. 2004

j'ai envie de chanter, de danser, de rire, qu'est-ce que je fais là à ce bureau avec cette lueur blafarde ?
Qu'est-ce que je fais là ?

J'ai envie de dire, j'ai envie de revivre, à nouveau, pleurer, donner, à nouveau, essayer d'aimer, d'aimer d'amitié, d'aimer tout simplement, aimer être vivant.
J'ai envie, et les poids qui me restent, de fausses promesses que je savais ne pas pouvoir tenir, tant pis, je ne suis pas une fille "bien", tant pis, je suis.

Qui suis-je ? J'espère qu'on trouve du repos chez moi, sur mes genoux, dans mes cheveux, j'espère qu'on trouve un peu de paix et de compréhension, j'espère composer avec ces moments de doutes où je ne crois plus en rien. J'espère la paix, j'espère les enfants qui vivent et les sourires, j'espère le soleil tout doucement, bientôt, après l'hiver.

Il faudra bien que je sache aussi ne pas aimer certaines personnes. Que je sache reconnaître que nous ne nous entendrons jamais. Que je sache ne pas faire croire que j'aime. Que je sache ne pas vouloir séduire. Que je sache dire non. Que je sache quand je n'ai pas envie. Que je reconnaisse ce qui vient de moi de ce qui vient des autres. Que je ne me fasse pas piétiner par ceux à qui je fais du mal parce qu'ils m'ont fait du mal parce que je leur fait du mal. "La fuite fait aussi partie du combat". Il faut savoir se taire, attendre, et revenir à temps, ou s'éloigner vraiment.

Et puis il faut surtout savoir vivre, dans cette complexité, où les liens sont à la fois forts et fragiles, où les relations sont à la fois difficiles et évidentes, où le bien, le mal, sont tout relatifs, tout penauds, insignifiants, derrière les véritables enjeux, les émotions, les illusions, les rêves que l'on partage. Rien n'est vrai, tout fout le camp, et parmi les décombres, la beauté.

14 nov. 2004

dimanche soir et la fatigue me tombe dessus.
dessus.

des chevilles et des vis, des trous, des vices.
triste coup de téléphone.
coup.

solitude et nostalgie. Envie, désenvie.
qui sème le vent récolte la tempête.

"j'ai ce que je mérite"
plus grand chose.
chose.

Je compte les attaches qui me restent, je compte les larmes à verser, je compte et le décompte et les lundis qui reviennent et pour partager seulement quoi quoi quoi ?

c'est une chanson de gaspard batlik qui m'a fait du mal, enfin, qui m'a fait comprendre, pas aujourd'hui, mais.

"Elle se voit
comme une enfant
remplie de naïveté
et de bons sentiments.
Mais derrière ses voiles de cotons,
se cachent des arguments
à faire se soulever les nations.
Pour allonger la liste
tous les moyens sont bons,
du clin d'oeil furtif
jusqu'au travail de fond,
des amis des amis
jusqu'aux amis des petits amis,
beaucoup regrettent d'avoir dit oui.

à la catherine de Jules, de Jim,
la femme du boulanger l'angoisse du prisonnier.
Celle pour qui la retenue n'a plus de sens.
Quand il s'agit d'amour
de types en types, elle danse.

[...]

Alors quand on veut séduire
l'assistance entière,
mieux vaut se munir
d'un petit coeur de pierre
Faut pouvoir gérer
tous ces amants blessés,
et savoir encaisser
les coups des autres vexés.

[...]

Il lui faudra comprendre
que les années passées,
tout ce que l'on demande
c'est juste un peu de respect.
Mais sa vie la suit
et ses histoires aussi,
mieux vaut réfléchir
avant de jouer à faire souffrir.
Comme c'est triste
de détours en détours,
d'avoir à éviter
ceux qui vous considèrent toujours...

comme la catherine de Jules, de Jim,
la femme du boulanger l'angoisse du prisonnier,
etc."