J'avais cru être capable de changer.
Peut-être qu'on ne change pas ; peut-être qu'on est uniquement capable de faire croire qu'on est différent, de masquer la réalité aux autres.
Peut-être que toute ma vie, j'ai été un être autiste et misérable, incapable d'aimer et d'être aimé, peut-être que je suis un loser depuis toujours. On dit toujours "tu dois être toi-même, t'aimer toi-même, être fidèle à toi-même" ; et si moi-même, j'étais en réalité fait pour être seul ? Et si tous les efforts que j'ai fait pour plaire, pour amuser, pour comprendre, pour compâtir, pour aimer, n'étaient que des mascarades, de piètres tentatives de me faire passer pour ce que je ne suis pas ?
Je crois, peut-être que je ne suis pas un mec bien, je ne suis pas un mec qui peut rendre une fille amoureuse (vilaine expression, mais qui représente pourtant bien la réalité des choses), qui peut rendre une fille heureuse ; je ne suis pas un mec pour elle, ni pour aucune autre fille.
N'y a-t-il pas un certain réconfort à penser qu'on échoue parce qu'on n'essaie pas la bonne chose ? N'est-ce pas une meilleure explication à ce vide qui me broie le coeur ? Et si mon coeur était vide parce que justement je n'ai pas de coeur ?
La sensation de n'être rien, et en même temps d'être de trop.
J'avais espéré ne plus jamais la ressentir. Elle est de retour, implacable. Elle n'était pas partie, elle attendait son heure, patiemment, calmement, comme un fauve attend que sa proie sorte de sa cachette.
L'optimisme rend idiot. Le rêve rend triste. L'amour tue à petit feu.
Ne vaut-il mieux pas finalement ne pas aimer du tout ?
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