28 sept. 2005

Ecrasé
Perdu
Volontaire, pourtant

un soldat qui sort de sa tranchée pour monter se faire faucher par la mitraille, qu'est-ce qui peut bien traverser son esprit ? A-t-il lui aussi la sensation qu'il a fait le bon choix et qu'enfin il est courageux ?

Envie de ne plus faire de mal
Tellement envie de savoir quoi faire

Je m'étais parfois dit : si je rencontre Dieu, je lui demanderai de me donner quelque chose qui me rendrait heureux, et j'avais vraiment tort.
Donne un poisson à un homme, ou apprends lui à pêcher ?
Si Dieu arrive ce soir, je lui demanderai : dis-moi comment faire pour ne plus faire de mal à ceux que j'aime et à ceux qui m'aiment.

Des bras, fins, chauds, qui m'enserrent et m'enlacent
Des mains, fines, chaudes, qui se déplacent par minuscules sauts dans le creux de mon dos
Des cheveux, fins, chauds, au parfum des blés humides carressés par le soleil d'été après l'averse, qui se perdent autour de mon visage
Des lèvres, fines, chaudes, que je sens à peine frémir au contact de ma nuque

Je suis fou
Tous les hommes sont fous
Et ça n'est pas une excuse

Je te demande pardon
Tous les hommes demandent pardon
Et ça n'est pas une excuse

L'organe dont on se sert le plus est sans doute le coeur, car c'est celui qui est le plus usé.

13 sept. 2005

(enfin blogspot se décide à marcher !)
Beaucoup de choses ont pimenté ma vie, ces dernières semaines. Et cette accélération, je l'ai provoquée. Cela n'est pas parce que je suis courageux, non, c'est car j'en avais assez, je ne supportais plus cette attente, je ne pouvais plus encaisser le Silence.
Qu'ai-je fait ?
Je me suis réconcilié avec mon propre corps. Cela m'a demandé beaucoup d'efforts, mais j'y suis parvenu.
J'ai affronté mes parents la tête haute, je leur ai dit stop, j'ai dit stop à l'ignorance, stop au racisme, stop à l'intolérance, j'y ai perdu des plumes, mais je m'en suis plutôt bien sorti.
J'ai prouvé à moi-même que j'étais beau en parvenant, pour la première fois de ma vie, à séduire une jeune femme. Je l'ai fait pour rien, je ne voulais rien en faire, je voulais juste savoir si j'en étais capable, et j'en suis capable.
J'ai essayé de me faire peur pour provoquer en moi une réaction, j'ai couru, j'ai sauté, j'ai jeûné, j'ai sué, je me suis fait mal, et j'ai tenu bon.
Et, fort de tout cela, parce que je me sentais prêt, parce qu'enfin je n'avais plus peur de ma médiocrité, j'ai été la voir.
Une première fois, j'ai parlé avec elle, plus vite, plus loin, plus vrai, et j'en ai retiré un grand doute, l'impression que la balle était dans mon camp, que c'était à moi d'y aller, c'était à moi de réussir, c'était à moi d'échouer.
Et puis je me suis dit que j'avais changé, que j'étais un meilleur moi.
J'ai éprouvé de nombreuses difficultés, je me suis fait une raison, j'ai tremblé, j'ai pleuré, et j'ai été quand même plus loin, j'y suis retourné, j'ai rassemblé mon courage et j'ai cherché à savoir qui j'étais. Je suis retourné la voir.
Et, dans le chaos et la confusion, dans le silence et le fracas, dans l'acte et dans l'impuissance, j'ai eu une forme de réponse.
Je ne suis pas un amoureux transi.
Je ne suis pas un gentil garçon en train d'attendre en geignant qu'on le reconnaisse enfin à sa juste valeur.
Je suis un égoïste, je suis un salaud qui a abusé de la gentillesse d'une fille formidable, un type incapable de lui donner ce qu'elle attend, je ne vaux pas mieux que tous ceux qui lui ont fait tant de mal il y a quelques mois.
Je suis comme eux, je prends et je n'arrive pas à donner.
Aujourd'hui, je comprends mieux mes sentiments, mes erreurs, mes faux espoirs, et pourtant je ne sais toujours pas quoi faire.
La lâcher, et partir ?
Changer encore, trouver un moyen de maigrir encore, d'être plus viril, moins lâche ?
J'ai progressé dans ce que je sais d'elle et de moi, dans ce que je sais de ses envies et des miennes.
Mais je n'ai toujours pas la solution.
Je ne sais toujours pas comment briser ses longs silences mélancoliques le regard perdu dans le vide.
Si je savais qui elle attend, je pourrais peut-être changer pour être celui-là ; mais en aurais-je seulement le courage ?
En aurais-je seulement les moyens ?
Seulement j'en aurais envie.
Mais l'envie ne suffit pas toujours.