Humeur mélancolique depuis ce week-end. Depuis la pluie et le vent. Depuis les pleurs de ma famille. Depuis le film de Sofia Coppola, "Virgin suicides", aussi.
Curieux que ce film m'ait autant marqué, alors que finalement, il montre si peu de choses, il explique si peu de choses.
Il pose en fait une question qui me hante :
Et si les femmes étaient vraiment différentes de nous ?
Et si, nous, les hommes, étions véritablement plus ignorants ? J'ai déjà tellement l'impression d'être lunatique, de passer chaque seconde à me prendre la tête dans un tourbillon de rêves multicolores, mélange permanent de flashs d'ultraviolence, de sexe sans limite, de douleurs monstrueuses, de sentiments romantiques égarés, de visions cauchemardesques du monde qui m'entoure, à la limite de la schyzophrénie.
Et chaque femme serait pire que moi encore ?
Est-ce que c'est cela qui m'a tant frappé ? Qu'on puisse, à errer dans son propre monde à force de solitude et d'isolement, trouver tout naturel un matin de mettre fin à ses jours ?
C'est ma propre image que cette histoire m'a révélée, j'ai découvert à quel point le monde était dangereux, à quel point notre propre esprit est dangereux, à quel point tout ce qui parait solide est fragile.
Et certains personnages du film m'ont tant rappelé des personnes que je connais.
Et moi qui prétend faire l'effort de connaître les autres pour les comprendre, je me vois si loin de comprendre ce que pensent ces gens qui flirtent avec la mort.
Je me sens si confus, si perdu. J'ai toujours vécu en supposant que les autres personnes n'avaient que des certitudes et que j'étais le seul à douter, que chacun de mes actes était un test que je subissais de la part des autres, qu'ils me surveillaient pour vérifier que j'allais bien faire ce qu'ils attendaient. D'ailleurs, en y repensant, c'est toujours ce que je pense.
Je crois que je vis en étant persuadé que les autres ont tous des certitudes sur tout, et que la plupart de leurs certitudes sont fausses, mais que comme tout le monde a tort, c'est le faux qui devient le vrai, et à moi de les suivre ou de mourir.
Je crois que je suis fou.
Mais je ne suis pas sûr.
Je crois que ce monde est fou.
Mais je n'en suis pas certain.
Je crois que toute cette folie va me tuer.
Mais rien n'est moins sûr.
6 nov. 2006
j'ai du vide dans la tête
et des étoiles dans les yeux
j'ai des envies que je n'ose
et ce qu'il me donne
une famille ou tout est pas rose
des enfants qui sont vivants
des balades à vélo où l'on prend
le rythme de la petite fille qu'on attend
on reste derrière pour vérifier
qu'elle ne se perd pas, qu'elle ne tombe pas, qu'elle va bien, qu'elle chante.
lui apprendre de petites mélodies au piano
et sa fierté "papa papa écoute"
Ecoute
et ne fais plus de bruit
Regarde-la pleurer, regarde-la rire
regarde-la t'ignorer car tu n'es pas sa mère
Regarde-la tranquillement commencer à te faire confiance.
et ne pense plus à rien
le vide dans la tête
les étoiles dans les yeux
penser à ce père là
qui serait qui ? mon père à moi ?
le père de mes enfants ?
le père de ses enfants à lui, oui, ses enfants que j'aime déjà,
et qui vont me prendre le peu d'énergie qu'il me reste, le peu qu'il lui reste ?
ne pas penser
continuer à me blottir, à le blottir, à prendre chacune des petites décisions
ensemble
et ces mots qui toujours retrouvent les miens
qui me retrouvent
qui nous cherchent nous trouvent
qui dit ce qui est important, qui dit ce qui est l'amour,
comme je le sais sans savoir le dire
cette sagesse et cette confiance quand je n'en demandais pas tant,
quand je voudrais quelque fois fuir
fuir la menace du temps qui passe
fuir l'étonnement, le décalage et le vouvoiement
fuir l'idée de pouvoir enfanter
fuir l'avenir, s'enfoncer,
fuir
autant ne pas y penser
le retrouver ce soir comme tous les soirs
et tranquillement rêver dans ses bras, se permettre, enfin,
de rêver, encore un peu, encore un peu plus loin.
et des étoiles dans les yeux
j'ai des envies que je n'ose
et ce qu'il me donne
une famille ou tout est pas rose
des enfants qui sont vivants
des balades à vélo où l'on prend
le rythme de la petite fille qu'on attend
on reste derrière pour vérifier
qu'elle ne se perd pas, qu'elle ne tombe pas, qu'elle va bien, qu'elle chante.
lui apprendre de petites mélodies au piano
et sa fierté "papa papa écoute"
Ecoute
et ne fais plus de bruit
Regarde-la pleurer, regarde-la rire
regarde-la t'ignorer car tu n'es pas sa mère
Regarde-la tranquillement commencer à te faire confiance.
et ne pense plus à rien
le vide dans la tête
les étoiles dans les yeux
penser à ce père là
qui serait qui ? mon père à moi ?
le père de mes enfants ?
le père de ses enfants à lui, oui, ses enfants que j'aime déjà,
et qui vont me prendre le peu d'énergie qu'il me reste, le peu qu'il lui reste ?
ne pas penser
continuer à me blottir, à le blottir, à prendre chacune des petites décisions
ensemble
et ces mots qui toujours retrouvent les miens
qui me retrouvent
qui nous cherchent nous trouvent
qui dit ce qui est important, qui dit ce qui est l'amour,
comme je le sais sans savoir le dire
cette sagesse et cette confiance quand je n'en demandais pas tant,
quand je voudrais quelque fois fuir
fuir la menace du temps qui passe
fuir l'étonnement, le décalage et le vouvoiement
fuir l'idée de pouvoir enfanter
fuir l'avenir, s'enfoncer,
fuir
autant ne pas y penser
le retrouver ce soir comme tous les soirs
et tranquillement rêver dans ses bras, se permettre, enfin,
de rêver, encore un peu, encore un peu plus loin.
3 oct. 2006
Que d'échecs.
Partout s'accumulent ces petits échecs qui me harcèlent : à mon travail je suis désespérément bloqué par ma hierarchie et condamné à occuper un poste qui ne me plaira pas. On ne me donne rien à faire pendant un mois en me montrant du doigt comme celui qui ne sert à rien, puis d'un coup me voilà surchargé de tâches et partout on me presse d'aller plus vite.
Ma voiture, ce simple objet, arrive en fin de vie et je dois m'en séparer. J'ai beau me répéter qu'il ne s'agit que de tôle et de rouages sans vie, je me sens la gorge serrée chaque fois que je m'assois derrière son volant, je me sens empli d'une tristeste irrationnelle comme si j'allais perdre ma meilleure amie.
Ajoutez à cela quelques ennuis de santé autour de moi...
Des mots doux retrouvés sous mon pare-brise juste pour le plaisir de m'insulter...
Des contrôles de police...
Un chien arrivé chez mes voisins et qui ne cesse de me hurler dessus...
Même mes loisirs les plus anodins deviennent compliqués, faute d'horaire adéquat...
Courir, courir, toujours courir, encore courir, sans jamais avoir le temps de rien faire, sans jamais avoir le temps de bien faire, et toujours arriver en retard et se faire pointer du doigt comme un vilain petit canard.
Et mes amis et ceux que j'aiment qui, eux aussi, ont leurs propres ennuis, et sont tristes, et souffrent, et moi au milieu qui ne parvient pas à les guérir ni même à les réconforter. Je peux à peine encore les voir.
J'aimerais tant être chaque soir avec tous.
Que d'échecs.
Je suis épuisé.
La semaine de sept jours est tellement longue.
Partout s'accumulent ces petits échecs qui me harcèlent : à mon travail je suis désespérément bloqué par ma hierarchie et condamné à occuper un poste qui ne me plaira pas. On ne me donne rien à faire pendant un mois en me montrant du doigt comme celui qui ne sert à rien, puis d'un coup me voilà surchargé de tâches et partout on me presse d'aller plus vite.
Ma voiture, ce simple objet, arrive en fin de vie et je dois m'en séparer. J'ai beau me répéter qu'il ne s'agit que de tôle et de rouages sans vie, je me sens la gorge serrée chaque fois que je m'assois derrière son volant, je me sens empli d'une tristeste irrationnelle comme si j'allais perdre ma meilleure amie.
Ajoutez à cela quelques ennuis de santé autour de moi...
Des mots doux retrouvés sous mon pare-brise juste pour le plaisir de m'insulter...
Des contrôles de police...
Un chien arrivé chez mes voisins et qui ne cesse de me hurler dessus...
Même mes loisirs les plus anodins deviennent compliqués, faute d'horaire adéquat...
Courir, courir, toujours courir, encore courir, sans jamais avoir le temps de rien faire, sans jamais avoir le temps de bien faire, et toujours arriver en retard et se faire pointer du doigt comme un vilain petit canard.
Et mes amis et ceux que j'aiment qui, eux aussi, ont leurs propres ennuis, et sont tristes, et souffrent, et moi au milieu qui ne parvient pas à les guérir ni même à les réconforter. Je peux à peine encore les voir.
J'aimerais tant être chaque soir avec tous.
Que d'échecs.
Je suis épuisé.
La semaine de sept jours est tellement longue.
21 sept. 2006
Que de succès.
Partout à mon travail on s'arrache mes services, je dois refuser des réunions et des déplacements tellement on m'en propose, déplacements inutiles et réunions où je n'ai rien à dire. Plusieurs services me réclaments à corps et à cris, pour des postes placards où personne n'a voulu aller. Quand je trouve un endroit qui me plait, soit on ne veut pas me laisser y aller, soit on ne veut pas me laisser partir.
Comme a dit mon chef à un de mes collègues, "il en a de la chance Nicolas, tout le monde le veut !"
Et du coup personne ne me laisse aller là où je veux, et je suis devenu le vilain petit canard qui n'a pas trouvé sa place au jeu des chaises musicales. Je suis arrivé un an trop tard.
Comme d'habitude, j'arrive trop tard.
Ma famille me réclame chaque soir mais n'a rien à me dire, ce sont des grands silences gênés, puis dès que je pars j'entends qu'on se plaint de mon absence.
Ma compagne insiste poliment pour me laisser des moments de libre mais me fait bien sentir que chaque soir sans moi est une douleur.
Mes amis me confirment tous qu'ils ont plein de choses à faire sans moi mais je découvre quand je les invite enfin qu'ils ne se sont pas vus depuis un mois.
J'aimerais tant être chaque soir avec tous.
Que de succès.
Ca m'épuise.
La semaine de huit jours n'y suffirait pas.
Partout à mon travail on s'arrache mes services, je dois refuser des réunions et des déplacements tellement on m'en propose, déplacements inutiles et réunions où je n'ai rien à dire. Plusieurs services me réclaments à corps et à cris, pour des postes placards où personne n'a voulu aller. Quand je trouve un endroit qui me plait, soit on ne veut pas me laisser y aller, soit on ne veut pas me laisser partir.
Comme a dit mon chef à un de mes collègues, "il en a de la chance Nicolas, tout le monde le veut !"
Et du coup personne ne me laisse aller là où je veux, et je suis devenu le vilain petit canard qui n'a pas trouvé sa place au jeu des chaises musicales. Je suis arrivé un an trop tard.
Comme d'habitude, j'arrive trop tard.
Ma famille me réclame chaque soir mais n'a rien à me dire, ce sont des grands silences gênés, puis dès que je pars j'entends qu'on se plaint de mon absence.
Ma compagne insiste poliment pour me laisser des moments de libre mais me fait bien sentir que chaque soir sans moi est une douleur.
Mes amis me confirment tous qu'ils ont plein de choses à faire sans moi mais je découvre quand je les invite enfin qu'ils ne se sont pas vus depuis un mois.
J'aimerais tant être chaque soir avec tous.
Que de succès.
Ca m'épuise.
La semaine de huit jours n'y suffirait pas.
7 août 2006
dans le tournant ça dérape
ça tourne tellement vite
le manège m'entraîne je ne sais où
et la réalité pleine de tournis
les envies et les espoirs
ce qui est possible ce qui n'est pas recommandable
dans un sens, dans l'autre, on n'est pas forcément courageux tous les deux en même temps
et nos doutes et comme on ne veut pas faire souffrir l'autre non plus
mais le temps qui passe et le vieillissement, qui le subira ?
tous.
j'imagine et puis je n'imagine plus
j'essaye de penser avec j'essaye de penser sans
je ne sais pas quelle est la valeur de l'amour.
je ne sais plus, je n'ai jamais su
ma vie à moi seule tellement insouciante autrefois
et tout cela qui peut mener à tellement
tellement d'incompréhensions, de reproches, de regrets.
le choix est à faire
un choix et se tenir à ce choix
et s'il nous rend malheureux détricoter ce choix
mais on ne détricote pas les enfants.
mais on ne peut pas jouer avec ça
je ne peux pas.
je ne peux pas jouer.
ça tourne tellement vite
le manège m'entraîne je ne sais où
et la réalité pleine de tournis
les envies et les espoirs
ce qui est possible ce qui n'est pas recommandable
dans un sens, dans l'autre, on n'est pas forcément courageux tous les deux en même temps
et nos doutes et comme on ne veut pas faire souffrir l'autre non plus
mais le temps qui passe et le vieillissement, qui le subira ?
tous.
j'imagine et puis je n'imagine plus
j'essaye de penser avec j'essaye de penser sans
je ne sais pas quelle est la valeur de l'amour.
je ne sais plus, je n'ai jamais su
ma vie à moi seule tellement insouciante autrefois
et tout cela qui peut mener à tellement
tellement d'incompréhensions, de reproches, de regrets.
le choix est à faire
un choix et se tenir à ce choix
et s'il nous rend malheureux détricoter ce choix
mais on ne détricote pas les enfants.
mais on ne peut pas jouer avec ça
je ne peux pas.
je ne peux pas jouer.
2 août 2006
N'aie pas peur.
N'aie pas peur de toi.
N'aie pas peur de ta vie.
Ta vie n'est pas celle des autres et ne le sera jamais.
Ta vie n'est pas le regard des autres et ne le sera jamais.
Tu es le fruit de l'amour : ton corps est le fruit de l'amour entre tes parents ; ton reflet est le fruit de l'amour de tes amis pour toi ; ton coeur est le fruit de l'amour de tes amants et des tiens ; tes goûts sont le fruit de ton amour pour tout ce qui est bon en ce monde ; ton regard est le fruit de ton amour pour tout ce qui est beau.
Il est normal d'avoir peur, il n'y a rien de mal à avoir peur, avoir peur c'est être éveillée, avoir peur c'est être intelligente, avoir peur c'est comprendre, anticiper, espérer. Tout ceci n'empêche pas d'agir, bien au contraire !
Pour ne plus avoir peur il suffit de se laisser guider par ceux qui nous aiment, et de se laisser guider par ce qui aime en nous : notre coeur.
Ta tête a peur mais ton coeur n'a pas peur.
Alors relève-toi et aime.
Alors allume la lumière et aime.
Alors ramasse les miettes et aime.
Aime et construis.
Aime et fais.
Aime et sois.
Aime et sois aimée.
Aime et n'aie pas peur d'aimer.
N'aie pas peur de toi.
N'aie pas peur de ta vie.
Ta vie n'est pas celle des autres et ne le sera jamais.
Ta vie n'est pas le regard des autres et ne le sera jamais.
Tu es le fruit de l'amour : ton corps est le fruit de l'amour entre tes parents ; ton reflet est le fruit de l'amour de tes amis pour toi ; ton coeur est le fruit de l'amour de tes amants et des tiens ; tes goûts sont le fruit de ton amour pour tout ce qui est bon en ce monde ; ton regard est le fruit de ton amour pour tout ce qui est beau.
Il est normal d'avoir peur, il n'y a rien de mal à avoir peur, avoir peur c'est être éveillée, avoir peur c'est être intelligente, avoir peur c'est comprendre, anticiper, espérer. Tout ceci n'empêche pas d'agir, bien au contraire !
Pour ne plus avoir peur il suffit de se laisser guider par ceux qui nous aiment, et de se laisser guider par ce qui aime en nous : notre coeur.
Ta tête a peur mais ton coeur n'a pas peur.
Alors relève-toi et aime.
Alors allume la lumière et aime.
Alors ramasse les miettes et aime.
Aime et construis.
Aime et fais.
Aime et sois.
Aime et sois aimée.
Aime et n'aie pas peur d'aimer.
1 août 2006
quoi ?
quoi à dire ?
quoi à faire ?
quoi à ne pas dire ?
je l'aime et c'est évident.
d'ailleurs c'est ce qu'il m'a dit vendredi soir, pendant que je pleurais comme une madeleine au téléphone, dans ce tgv, et puis à la gare de nantes, et puis dans ce ter.
comment je me cachais derrière mes mains pour parler dans ce téléphone, et comment pleurer quand même tellement.
Tellement je dois choisir aujourd'hui et aujourd'hui j'ai pour la première fois l'impression que peut-être je suis en face du bonheur.
on me propose une vie à deux pleine d'amour et moi j'hésite.
mettre à plat ce qui fait un côté et l'autre
et se dépêcher parce que c'est l'heure de travailler déjà.
il me dit que je l'aime plus qu'il ne m'aime, je lui dis qu'il m'aime plus que je ne l'aime.
il me dit qu'on aura trois enfants pourquoi pas.
qu'il sera plus âgé mais toujours en forme.
Je me dis qu'ensemble on peut n'avoir peur de rien
parce qu'on sait tellement se parler
parce qu'on sait tellement se toucher
j'ai tellement peur de perdre cela avec le temps
que je n'ose pas
j'ai tellement peur, et c'est si simple, j'ai tellement peur du regard des autres
ces enfants, les miens, les siens, les notres, à qui on demandera, c'est ton papa ou c'est ton papy ?
et ma famille
et les docteurs
je vais avoir honte partout, d'être cette fille qui croit qu'on est mieux avec quelqu'un de plus âgé
parce qu'il a plus d'argent ?
parce qu'il est mon père en même temps que mon amant, en même temps que mon enfant, et mon frère en même temps ?
parce qu'il a déjà fait ces gestes, parce qu'il s'est déjà évanoui quatre fois, pour la naissance de ses déjà quatre enfants.
parce qu'il est déjà papa.
Et qu'il est papa tellement fragile et avec tellement d'amour, tellement.
Et qu'il m'écoute.
Et qu'il m'entend, peut-être, comment savoir ?
et tout ce qu'il ne sait pas de moi
parce que ma vie est séparée en deux.
Avec lui et sans lui
avec lui, l'amour et la tendresse et la douceur, tellement
sans lui, essayer de communiquer, essayer de trouver de l'avenir, rire, être jeune, être et ne pas être à la fois, les faux semblants.
réconcilier les deux, le voir discuter avec mes frères. Avec mon père. Avec ma mère.
voir le regard de mes parents, des autres familles, sur nous.
nous.
dire "nous".
inviter des gens chez nous.
savoir où on va habiter.
partager tout.
profiter de l'argent de l'armement.
le voir pousser une poussette avec un bébé de dedans.
un bébé à moi
avant ça, faire l'amour en ayant pas peur de faire un enfant.
faire l'amour en acceptant tout, en en acceptant le sens premier.
arrondir mon ventre avec quelque chose de vivant.
aimer
et le regarder vieillir, décliner
voir la peau de moins en moins douce
le regard qui s'éteint
l'énergie qui part
voir comment plus que quatre enfants c'est trop
et sans compter les petits enfants
ou alors penser que c'est jamais trop
avoir tellement envie de les aimer aussi ces enfants là
Elise Corentin Marjolaine Pierre j'ai déjà l'impression de les connaître et j'ai tellement envie de les aimer
Et leurs enfants à eux aussi
comment je pourrais avoir quoi comme relation avec eux ?
peut-être qu'il n'y a pas besoin de savoir ni d'avoir un cadre qui existe
peut-être que s'il y a l'amour, la tendresse, la patience entre nous, peut-être même si c'est de ma part seulement, peut-être même si ça prend 10 ans, peut-être que c'est une famille.
Reste à savoir, reste à penser, reste à sentir la force de notre amour
Est-ce vraiment une circonstance ?
Ou est-ce vraiment une rencontre ?
pour le présenter à Benjamin en son temps j'ai dit que j'avais vraiment rencontrer quelqu'un.
quand Dominique me disait "on est fait l'un pour l'autre" il y a déjà longtemps je voyais pas comment dire autrement.
mais est-ce que mes amis accepteraient ?
Pourquoi j'ai si peur du regard des autres ?
est-ce que j'ai des amis d'ailleurs ?
Est-ce que mes parents, est-ce que ma famille, est-ce que mes neveux, est-ce que ma filleule ?
quand un étranger arrivera et demandera qui est ce vieil oncle ?
mon oncle d'amérique, oui, c'est lui, mon bienfaiteur, mon amant, celui dont le rêve a porté le mien.
Celui dont j'aurais porté les enfants, d'autres enfants.
Et si l'engagement d'aujourd'hui ne pesait pas plus lourd que celui qu'il a pris avec sa première femme ?
et si en fait je ne le connaissais pas ?
et si comme le pense camille, il est égoïste, méchant, insupportable ?
23 ans de vie commune entre eux et je viens penser qu'avec moi ça sera mieux.
[coup de fil d'une fille qui cherche la direction commerciale Renault]
j'ai jamais autant pensé à mon avenir que depuis ce week-end.
j'ai jamais autant pleuré d'évidence devant ce qu'il fallait que j'ose qu'hier soir.
oser.
ces derniers temps j'avais moins peur de me montrer avec lui.
parce que peut-être j'étais sûre de mon amour
il me dit vendredi qu'il avait l'impression que j'étais en train de le présenter à ma famille
peut-être parce que j'étais sûre de mon amour
il lui faudra toute la vie pour se déshabituer de moi, dit-il.
et moi ?
je vais en parler à ma soeur.
je vais peut-être l'amener chez ma soeur.
chez toi ?
je vais peut-être commencer avec lui autre chose.
et commencer une autre vie.
Celle que je vis aujourd'hui me lasse, m'épuise.
Commencer une autre vie, peut-être, dans l'autre sens, la solitude.
mais avec cette idée idéale de l'amour que je ne retrouverai nulle part.
faire la part des choses
savoir ce que j'aime en lui, en moi, dans notre relation
est-ce que je cherche un papa
est-ce que maintenant que j'ai un peu plus confiance en moi je n'ai plus besoin de lui
est-ce que c'était juste pour ces 2 ans ?
et quand la première nuit je lui affirmais que ça ne ménerait à rien ?
Est-ce que son rêve porte le mien, ou l'invente ?
est-ce que je suis capable de savoir ce que je veux moi sans me le faire suggérer si fort de l'extérieur ?
mais l'amour ce n'est pas l'extérieur.
est-ce que je me rends bien compte de ce que je sous-estime aujourd'hui parce que j'ai toujours pensé que c'était provisoire ?
combien j'ai de temps devant moi, devant nous, avant que vraiment, non, on ne fait pas d'enfant quand on a 50 ans, comment on pourrait parler avec son fils de 20 ans ?
20 ans c'est si petit, et 70 tellement trop.
Et si j'avais confiance quand même, parce que peut-être c'est possible.
Et si moi dans 20 ans je recommençais ma vie comme lui aujourd'hui ? Avec des enfants déjà assez grands pour que ça ne les détruise pas complètement.
Détruire ses enfants...
...
Florence, respire. Inspire. Expire. Inspire. Expire. Encore.
...
quoi à dire ?
quoi à faire ?
quoi à ne pas dire ?
je l'aime et c'est évident.
d'ailleurs c'est ce qu'il m'a dit vendredi soir, pendant que je pleurais comme une madeleine au téléphone, dans ce tgv, et puis à la gare de nantes, et puis dans ce ter.
comment je me cachais derrière mes mains pour parler dans ce téléphone, et comment pleurer quand même tellement.
Tellement je dois choisir aujourd'hui et aujourd'hui j'ai pour la première fois l'impression que peut-être je suis en face du bonheur.
on me propose une vie à deux pleine d'amour et moi j'hésite.
mettre à plat ce qui fait un côté et l'autre
et se dépêcher parce que c'est l'heure de travailler déjà.
il me dit que je l'aime plus qu'il ne m'aime, je lui dis qu'il m'aime plus que je ne l'aime.
il me dit qu'on aura trois enfants pourquoi pas.
qu'il sera plus âgé mais toujours en forme.
Je me dis qu'ensemble on peut n'avoir peur de rien
parce qu'on sait tellement se parler
parce qu'on sait tellement se toucher
j'ai tellement peur de perdre cela avec le temps
que je n'ose pas
j'ai tellement peur, et c'est si simple, j'ai tellement peur du regard des autres
ces enfants, les miens, les siens, les notres, à qui on demandera, c'est ton papa ou c'est ton papy ?
et ma famille
et les docteurs
je vais avoir honte partout, d'être cette fille qui croit qu'on est mieux avec quelqu'un de plus âgé
parce qu'il a plus d'argent ?
parce qu'il est mon père en même temps que mon amant, en même temps que mon enfant, et mon frère en même temps ?
parce qu'il a déjà fait ces gestes, parce qu'il s'est déjà évanoui quatre fois, pour la naissance de ses déjà quatre enfants.
parce qu'il est déjà papa.
Et qu'il est papa tellement fragile et avec tellement d'amour, tellement.
Et qu'il m'écoute.
Et qu'il m'entend, peut-être, comment savoir ?
et tout ce qu'il ne sait pas de moi
parce que ma vie est séparée en deux.
Avec lui et sans lui
avec lui, l'amour et la tendresse et la douceur, tellement
sans lui, essayer de communiquer, essayer de trouver de l'avenir, rire, être jeune, être et ne pas être à la fois, les faux semblants.
réconcilier les deux, le voir discuter avec mes frères. Avec mon père. Avec ma mère.
voir le regard de mes parents, des autres familles, sur nous.
nous.
dire "nous".
inviter des gens chez nous.
savoir où on va habiter.
partager tout.
profiter de l'argent de l'armement.
le voir pousser une poussette avec un bébé de dedans.
un bébé à moi
avant ça, faire l'amour en ayant pas peur de faire un enfant.
faire l'amour en acceptant tout, en en acceptant le sens premier.
arrondir mon ventre avec quelque chose de vivant.
aimer
et le regarder vieillir, décliner
voir la peau de moins en moins douce
le regard qui s'éteint
l'énergie qui part
voir comment plus que quatre enfants c'est trop
et sans compter les petits enfants
ou alors penser que c'est jamais trop
avoir tellement envie de les aimer aussi ces enfants là
Elise Corentin Marjolaine Pierre j'ai déjà l'impression de les connaître et j'ai tellement envie de les aimer
Et leurs enfants à eux aussi
comment je pourrais avoir quoi comme relation avec eux ?
peut-être qu'il n'y a pas besoin de savoir ni d'avoir un cadre qui existe
peut-être que s'il y a l'amour, la tendresse, la patience entre nous, peut-être même si c'est de ma part seulement, peut-être même si ça prend 10 ans, peut-être que c'est une famille.
Reste à savoir, reste à penser, reste à sentir la force de notre amour
Est-ce vraiment une circonstance ?
Ou est-ce vraiment une rencontre ?
pour le présenter à Benjamin en son temps j'ai dit que j'avais vraiment rencontrer quelqu'un.
quand Dominique me disait "on est fait l'un pour l'autre" il y a déjà longtemps je voyais pas comment dire autrement.
mais est-ce que mes amis accepteraient ?
Pourquoi j'ai si peur du regard des autres ?
est-ce que j'ai des amis d'ailleurs ?
Est-ce que mes parents, est-ce que ma famille, est-ce que mes neveux, est-ce que ma filleule ?
quand un étranger arrivera et demandera qui est ce vieil oncle ?
mon oncle d'amérique, oui, c'est lui, mon bienfaiteur, mon amant, celui dont le rêve a porté le mien.
Celui dont j'aurais porté les enfants, d'autres enfants.
Et si l'engagement d'aujourd'hui ne pesait pas plus lourd que celui qu'il a pris avec sa première femme ?
et si en fait je ne le connaissais pas ?
et si comme le pense camille, il est égoïste, méchant, insupportable ?
23 ans de vie commune entre eux et je viens penser qu'avec moi ça sera mieux.
[coup de fil d'une fille qui cherche la direction commerciale Renault]
j'ai jamais autant pensé à mon avenir que depuis ce week-end.
j'ai jamais autant pleuré d'évidence devant ce qu'il fallait que j'ose qu'hier soir.
oser.
ces derniers temps j'avais moins peur de me montrer avec lui.
parce que peut-être j'étais sûre de mon amour
il me dit vendredi qu'il avait l'impression que j'étais en train de le présenter à ma famille
peut-être parce que j'étais sûre de mon amour
il lui faudra toute la vie pour se déshabituer de moi, dit-il.
et moi ?
je vais en parler à ma soeur.
je vais peut-être l'amener chez ma soeur.
chez toi ?
je vais peut-être commencer avec lui autre chose.
et commencer une autre vie.
Celle que je vis aujourd'hui me lasse, m'épuise.
Commencer une autre vie, peut-être, dans l'autre sens, la solitude.
mais avec cette idée idéale de l'amour que je ne retrouverai nulle part.
faire la part des choses
savoir ce que j'aime en lui, en moi, dans notre relation
est-ce que je cherche un papa
est-ce que maintenant que j'ai un peu plus confiance en moi je n'ai plus besoin de lui
est-ce que c'était juste pour ces 2 ans ?
et quand la première nuit je lui affirmais que ça ne ménerait à rien ?
Est-ce que son rêve porte le mien, ou l'invente ?
est-ce que je suis capable de savoir ce que je veux moi sans me le faire suggérer si fort de l'extérieur ?
mais l'amour ce n'est pas l'extérieur.
est-ce que je me rends bien compte de ce que je sous-estime aujourd'hui parce que j'ai toujours pensé que c'était provisoire ?
combien j'ai de temps devant moi, devant nous, avant que vraiment, non, on ne fait pas d'enfant quand on a 50 ans, comment on pourrait parler avec son fils de 20 ans ?
20 ans c'est si petit, et 70 tellement trop.
Et si j'avais confiance quand même, parce que peut-être c'est possible.
Et si moi dans 20 ans je recommençais ma vie comme lui aujourd'hui ? Avec des enfants déjà assez grands pour que ça ne les détruise pas complètement.
Détruire ses enfants...
...
Florence, respire. Inspire. Expire. Inspire. Expire. Encore.
...
28 juil. 2006
il est possible que je finisse par vivre libre
j'ai l'impression que depuis deux ans je vis avec l'amour à mes côtés, mais qu'il me plombe
il me plombe évidemment c'était prévu, parce que je ne veux pas le vivre complètement
je ne veux rien en faire
je ne veux pas le présenter à mes amis (quels amis d'abord ?..)
je ne veux pas en faire ma famille
je ne veux pas en faire des bébés
c'est une douceur dont il faut se détacher
et je le sais que je suis tellement mieux quand j'essaye autre chose avec un petit monsieur, quelqu'un comme moi, quelqu'un qui n'a pas une famille déjà, quelqu'un qui n'a pas une femme déjà.
et moi, qui voudrait ne pas mentir, qui voudrait aussi avoir tout à vivre dans le futur.
Béatrice me dit qu'il ne faut pas se laisser enfermer dans la lassitude, surtout pas.
et pourtant comme je souris, comme je ris, comme je chante.. Suis-je vraiment triste ? pourrais-je vraiment être plus heureuse ? Toutes ces difficultés à venir, si je me mets à penser que le futur existe...
Mais il faut que j'arrête d'être lâche, que je regarde en face, que je vois, que j'ai confiance, que je pense pouvoir vivre autrement.
Vivre autrement, c'est le sujet, tous les deux ans.
Je ferai quoi dans deux ans ?
Je quitterai encore, dans les pleurs, la vie que j'essaye de construire, peut-être, maintenant.
Je suis vraiment petite et j'ai pas beaucoup de force. J'ai besoin d'un regard sur moi et de quelqu'un qui me dise, qui profite, parce que je suis belle, je suis belle seulement si quelqu'un le croit. Et j'ai besoin que quelqu'un le croie, et j'ai besoin de me réfugier contre un rocher attendri.
Tant de besoin, et aussi tant de dons que j'ai reçu et que j'ai cultivés, parfois dans la douleur. Je me sens moins démunie, moins nulle, mais toujours aussi perdue quelque fois. Je crois que le bonheur n'est pas si loin, il faudrait juste m'éloigner un peu de cette impasse.
j'ai l'impression que depuis deux ans je vis avec l'amour à mes côtés, mais qu'il me plombe
il me plombe évidemment c'était prévu, parce que je ne veux pas le vivre complètement
je ne veux rien en faire
je ne veux pas le présenter à mes amis (quels amis d'abord ?..)
je ne veux pas en faire ma famille
je ne veux pas en faire des bébés
c'est une douceur dont il faut se détacher
et je le sais que je suis tellement mieux quand j'essaye autre chose avec un petit monsieur, quelqu'un comme moi, quelqu'un qui n'a pas une famille déjà, quelqu'un qui n'a pas une femme déjà.
et moi, qui voudrait ne pas mentir, qui voudrait aussi avoir tout à vivre dans le futur.
Béatrice me dit qu'il ne faut pas se laisser enfermer dans la lassitude, surtout pas.
et pourtant comme je souris, comme je ris, comme je chante.. Suis-je vraiment triste ? pourrais-je vraiment être plus heureuse ? Toutes ces difficultés à venir, si je me mets à penser que le futur existe...
Mais il faut que j'arrête d'être lâche, que je regarde en face, que je vois, que j'ai confiance, que je pense pouvoir vivre autrement.
Vivre autrement, c'est le sujet, tous les deux ans.
Je ferai quoi dans deux ans ?
Je quitterai encore, dans les pleurs, la vie que j'essaye de construire, peut-être, maintenant.
Je suis vraiment petite et j'ai pas beaucoup de force. J'ai besoin d'un regard sur moi et de quelqu'un qui me dise, qui profite, parce que je suis belle, je suis belle seulement si quelqu'un le croit. Et j'ai besoin que quelqu'un le croie, et j'ai besoin de me réfugier contre un rocher attendri.
Tant de besoin, et aussi tant de dons que j'ai reçu et que j'ai cultivés, parfois dans la douleur. Je me sens moins démunie, moins nulle, mais toujours aussi perdue quelque fois. Je crois que le bonheur n'est pas si loin, il faudrait juste m'éloigner un peu de cette impasse.
26 juil. 2006
trop chaud
trop collant
la vie reste par terre
et le bruit de la pluie
ne décolle pas
ne m'envole pas.
rien que les heures
rien que les secondes
passées pour rien
et l'envie de rien
comme on croirait entre nous
un grand écart et pourtant
de plus en plus proches
inséparables
comme la mort.
comme un coup dans l'eau
comme les feuilles qui ne tombent pas encore
comme la neige qui ne tombe pas encore
comme les fleurs qui ne tombent pas encore
comme la chaleur qui ne tombe pas encore.
qui ne tombe pas
qui ne se relève pas.
trop collant
la vie reste par terre
et le bruit de la pluie
ne décolle pas
ne m'envole pas.
rien que les heures
rien que les secondes
passées pour rien
et l'envie de rien
comme on croirait entre nous
un grand écart et pourtant
de plus en plus proches
inséparables
comme la mort.
comme un coup dans l'eau
comme les feuilles qui ne tombent pas encore
comme la neige qui ne tombe pas encore
comme les fleurs qui ne tombent pas encore
comme la chaleur qui ne tombe pas encore.
qui ne tombe pas
qui ne se relève pas.
11 juil. 2006
Pardonnez-moi
Pardonnez-moi mon égoïsme total, écrasant
Pardonnez-moi de vivre en pensant que je suis le centre du monde
Pardonnez-moi de vivre en oubliant que je vais mourir
Pardonnez-moi de penser que je suis supérieur au reste du monde
Pardonnez-moi de penser avoir toujours raison
Pardonnez-moi de croire savoir quand je ne sais pas
Pardonnez-moi de croire trop vite ce que certains me disent
Pardonnez-moi de refuser de croire ce que d'autres me confirment
Pardonnez-moi ma cruauté à m'acharner sur les faibles
Pardonnez-moi ma lâcheté à me cacher des forts
Pardonnez-moi quand je fais semblant de donner sans rien attendre en retour
Pardonnez-moi quand je triche en me cachant
Pardonnez-moi quand je me tais alors que je suis mortellement vexé
Pardonnez-moi de crier au scandale quand les choses ne sont pas graves
Pardonnez-moi quand je demande pardon sans le penser sincèrement
Pardonnez-moi de faire passer mes sentiments avant ceux des autres
Et si vous ne me pardonnez pas... pardon une seconde fois, car je sais que j'aurai l'arrogance de me pardonner à moi-même.
Pardonnez-moi mon égoïsme total, écrasant
Pardonnez-moi de vivre en pensant que je suis le centre du monde
Pardonnez-moi de vivre en oubliant que je vais mourir
Pardonnez-moi de penser que je suis supérieur au reste du monde
Pardonnez-moi de penser avoir toujours raison
Pardonnez-moi de croire savoir quand je ne sais pas
Pardonnez-moi de croire trop vite ce que certains me disent
Pardonnez-moi de refuser de croire ce que d'autres me confirment
Pardonnez-moi ma cruauté à m'acharner sur les faibles
Pardonnez-moi ma lâcheté à me cacher des forts
Pardonnez-moi quand je fais semblant de donner sans rien attendre en retour
Pardonnez-moi quand je triche en me cachant
Pardonnez-moi quand je me tais alors que je suis mortellement vexé
Pardonnez-moi de crier au scandale quand les choses ne sont pas graves
Pardonnez-moi quand je demande pardon sans le penser sincèrement
Pardonnez-moi de faire passer mes sentiments avant ceux des autres
Et si vous ne me pardonnez pas... pardon une seconde fois, car je sais que j'aurai l'arrogance de me pardonner à moi-même.
10 avr. 2006
je ne sais pas pourquoi
ce qu'on fait
et ce qu'on ne fait pas
ce qui se dit
ce qui se garde
pour soi.
et si je savais
pourquoi
les choses
se défont se refont se rejouent
ne poussent pas
ne tremblent pas
ne crient pas
restent.
s'en vont.
je sais les mains
les mains qu'on presse, se défient
se délient, se déjouent, se rejoignent.
et comme un orage, les gens, changeants,
comme une orange, le plat de la main.
sur la terre endormie je dirai des poèmes
tout le jour et la nuit je resterai la même
et la pluie et l'ennui s'appuyeront sur ma peine
je donnerai des jours, des nuits et des poèmes
dans le vide des nuits je passerai ma vie
tranquille, tranquillement endormie.
ce qu'on fait
et ce qu'on ne fait pas
ce qui se dit
ce qui se garde
pour soi.
et si je savais
pourquoi
les choses
se défont se refont se rejouent
ne poussent pas
ne tremblent pas
ne crient pas
restent.
s'en vont.
je sais les mains
les mains qu'on presse, se défient
se délient, se déjouent, se rejoignent.
et comme un orage, les gens, changeants,
comme une orange, le plat de la main.
sur la terre endormie je dirai des poèmes
tout le jour et la nuit je resterai la même
et la pluie et l'ennui s'appuyeront sur ma peine
je donnerai des jours, des nuits et des poèmes
dans le vide des nuits je passerai ma vie
tranquille, tranquillement endormie.
31 janv. 2006
Vivre machinalement
Vivre comme un robot
Aller quelque part
Revenir
Partir encore
Tourner rond
Tourner en rond
Respirer
Transpirer
Suer l'huile
Voir
Sentir
Analyser
Stocker
Et croire comprendre
Et croire savoir
Puis agir comme on nous l'a dicté
Suivre son programme
Le programme a été écrit par nos parents, nos professeurs
Et croire naïvement qu'on l'a écrit nous-mêmes, puis finalement découvrir à quel point nous sommes enchaînés
Etouffer
Angoisser
Est-ce que même nos sentiments ont été programmés ?
Est qu'aimer non plus n'est pas être libre ?
Tourner en rond
Tourner pas rond
Tourner vieux con
Vivre comme un robot
Aller quelque part
Revenir
Partir encore
Tourner rond
Tourner en rond
Respirer
Transpirer
Suer l'huile
Voir
Sentir
Analyser
Stocker
Et croire comprendre
Et croire savoir
Puis agir comme on nous l'a dicté
Suivre son programme
Le programme a été écrit par nos parents, nos professeurs
Et croire naïvement qu'on l'a écrit nous-mêmes, puis finalement découvrir à quel point nous sommes enchaînés
Etouffer
Angoisser
Est-ce que même nos sentiments ont été programmés ?
Est qu'aimer non plus n'est pas être libre ?
Tourner en rond
Tourner pas rond
Tourner vieux con
20 janv. 2006
Je souffre d'un complexe d'infériorité.
Je me sens, non, je me sais tellement petit, faible, inexpérimenté, maladroit, idiot.
Il est des domaines (cadre professionnel, études, amis, aptitudes physiques) où je me sens au contraire si bien, si sûr de moi, il n'est rien qui peut m'arrêter ou me donner l'impression que je fais quelque chose de mal. Je sais tout faire, et si jamais je me retrouve face à un problème inconnu, j'ai une entière confiance en mes capacités d'improvisation : je trouverai toujours un moyen.
Il est d'autres domaines (théâtre, dessin, bref, tout ce qui est artistique) où je me suis cru supérieur. J'ai cru pendant des années être un acteur de théâtre exceptionnel, je pensais pouvoir tout jouer, tout feindre, être drôle en toute circonstance. Heureusement (?) d'autres gens ont réussi à me montrer que j'avais tort, ce qui ne fut pas une mince affaire. Depuis, je sens que je stagne, je n'arrive pas à progresser, et pourtant, malgré la peur de mal jouer, malgré les dessins ratées, j'y prends toujours autant de plaisir.
Et enfin, il y a le reste : les domaines où je sais définitivement que je suis mauvais et que je ne ferai rien de bon. L'amour, la séduction, le sexe (un peu moins, j'ai heureusement été décomplexé en grande partie), les "femmes". Ma nullité crasse dans ce domaine est la brique de base de ma pensée, je ne pars pas seulement perdant d'avance : je suis l'échec jusque dans mes moindres pensées. Aujourd'hui je commence à guérir de cette lente maladie qui m'a accompagné pendant tant d'années.
Je viens de mesurer le chemin à parcourir, et il est long.
J'ai toujours adoré marcher longtemps sans trop savoir où j'allais. Reste à espérer que, contrairement à mes randonnées, cette fois je ne reviendrai pas au point de départ.
Je me sens, non, je me sais tellement petit, faible, inexpérimenté, maladroit, idiot.
Il est des domaines (cadre professionnel, études, amis, aptitudes physiques) où je me sens au contraire si bien, si sûr de moi, il n'est rien qui peut m'arrêter ou me donner l'impression que je fais quelque chose de mal. Je sais tout faire, et si jamais je me retrouve face à un problème inconnu, j'ai une entière confiance en mes capacités d'improvisation : je trouverai toujours un moyen.
Il est d'autres domaines (théâtre, dessin, bref, tout ce qui est artistique) où je me suis cru supérieur. J'ai cru pendant des années être un acteur de théâtre exceptionnel, je pensais pouvoir tout jouer, tout feindre, être drôle en toute circonstance. Heureusement (?) d'autres gens ont réussi à me montrer que j'avais tort, ce qui ne fut pas une mince affaire. Depuis, je sens que je stagne, je n'arrive pas à progresser, et pourtant, malgré la peur de mal jouer, malgré les dessins ratées, j'y prends toujours autant de plaisir.
Et enfin, il y a le reste : les domaines où je sais définitivement que je suis mauvais et que je ne ferai rien de bon. L'amour, la séduction, le sexe (un peu moins, j'ai heureusement été décomplexé en grande partie), les "femmes". Ma nullité crasse dans ce domaine est la brique de base de ma pensée, je ne pars pas seulement perdant d'avance : je suis l'échec jusque dans mes moindres pensées. Aujourd'hui je commence à guérir de cette lente maladie qui m'a accompagné pendant tant d'années.
Je viens de mesurer le chemin à parcourir, et il est long.
J'ai toujours adoré marcher longtemps sans trop savoir où j'allais. Reste à espérer que, contrairement à mes randonnées, cette fois je ne reviendrai pas au point de départ.
9 janv. 2006
Figurez-vous qu'il y a peu de temps, j'ai décidé de devenir sûr de moi.
Et aujourd'hui, je dois assumer ce choix.
Et jamais je n'aurai cru que ça serait aussi difficile.
Alors, c'est ça, être sûr de soi ?
C'est dire des choses idiotes sans vraiment les penser, déclencher des vexations puis des disputes et devoir les mener à leur triste terme sans jamais pouvoir revenir en arrière ?
C'est expliquer aux gens qu'on mérite leur confiance puisqu'ils ont la nôtre, alors qu'au fond de nous on se méfie d'eux à chaque instant ?
C'est regarder son coeur d'un oeil extérieur en tentant de le déchiffrer alors que le coeur est toujours derrière nous à nous pousser ?
Bref, c'est s'engager en improvisant à chaque seconde, se lancer sans jamais être sûr, tomber sans savoir atterir.
Moi, l'acteur, j'aurai voulu ne pas improviser ma vie, j'avais tant de certitudes, mais elles ne faisaient que masquer ma lâcheté : à force de vouloir être certain je ne faisais rien car j'avais trop peur, et, justement, on me montrait du doigt en m'accusant de ne pas "être sûr de moi", alors que c'était tout le contraire, j'étais absolument certain de tout ce que je faisais, c'est à dire presque rien. Aujourd'hui je me mets à prendre des risques et je m'en sens à la fois honteux et grisé, comme un enfant qui vient de voler des bonbons au marchand : pour l'instant je n'ai pas été pris, mais qui sait de quoi l'avenir sera fait ?
J'ai décidé de ne pas m'en faire et de manger les bonbons.
Et aujourd'hui, je dois assumer ce choix.
Et jamais je n'aurai cru que ça serait aussi difficile.
Alors, c'est ça, être sûr de soi ?
C'est dire des choses idiotes sans vraiment les penser, déclencher des vexations puis des disputes et devoir les mener à leur triste terme sans jamais pouvoir revenir en arrière ?
C'est expliquer aux gens qu'on mérite leur confiance puisqu'ils ont la nôtre, alors qu'au fond de nous on se méfie d'eux à chaque instant ?
C'est regarder son coeur d'un oeil extérieur en tentant de le déchiffrer alors que le coeur est toujours derrière nous à nous pousser ?
Bref, c'est s'engager en improvisant à chaque seconde, se lancer sans jamais être sûr, tomber sans savoir atterir.
Moi, l'acteur, j'aurai voulu ne pas improviser ma vie, j'avais tant de certitudes, mais elles ne faisaient que masquer ma lâcheté : à force de vouloir être certain je ne faisais rien car j'avais trop peur, et, justement, on me montrait du doigt en m'accusant de ne pas "être sûr de moi", alors que c'était tout le contraire, j'étais absolument certain de tout ce que je faisais, c'est à dire presque rien. Aujourd'hui je me mets à prendre des risques et je m'en sens à la fois honteux et grisé, comme un enfant qui vient de voler des bonbons au marchand : pour l'instant je n'ai pas été pris, mais qui sait de quoi l'avenir sera fait ?
J'ai décidé de ne pas m'en faire et de manger les bonbons.
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