Humeur mélancolique depuis ce week-end. Depuis la pluie et le vent. Depuis les pleurs de ma famille. Depuis le film de Sofia Coppola, "Virgin suicides", aussi.
Curieux que ce film m'ait autant marqué, alors que finalement, il montre si peu de choses, il explique si peu de choses.
Il pose en fait une question qui me hante :
Et si les femmes étaient vraiment différentes de nous ?
Et si, nous, les hommes, étions véritablement plus ignorants ? J'ai déjà tellement l'impression d'être lunatique, de passer chaque seconde à me prendre la tête dans un tourbillon de rêves multicolores, mélange permanent de flashs d'ultraviolence, de sexe sans limite, de douleurs monstrueuses, de sentiments romantiques égarés, de visions cauchemardesques du monde qui m'entoure, à la limite de la schyzophrénie.
Et chaque femme serait pire que moi encore ?
Est-ce que c'est cela qui m'a tant frappé ? Qu'on puisse, à errer dans son propre monde à force de solitude et d'isolement, trouver tout naturel un matin de mettre fin à ses jours ?
C'est ma propre image que cette histoire m'a révélée, j'ai découvert à quel point le monde était dangereux, à quel point notre propre esprit est dangereux, à quel point tout ce qui parait solide est fragile.
Et certains personnages du film m'ont tant rappelé des personnes que je connais.
Et moi qui prétend faire l'effort de connaître les autres pour les comprendre, je me vois si loin de comprendre ce que pensent ces gens qui flirtent avec la mort.
Je me sens si confus, si perdu. J'ai toujours vécu en supposant que les autres personnes n'avaient que des certitudes et que j'étais le seul à douter, que chacun de mes actes était un test que je subissais de la part des autres, qu'ils me surveillaient pour vérifier que j'allais bien faire ce qu'ils attendaient. D'ailleurs, en y repensant, c'est toujours ce que je pense.
Je crois que je vis en étant persuadé que les autres ont tous des certitudes sur tout, et que la plupart de leurs certitudes sont fausses, mais que comme tout le monde a tort, c'est le faux qui devient le vrai, et à moi de les suivre ou de mourir.
Je crois que je suis fou.
Mais je ne suis pas sûr.
Je crois que ce monde est fou.
Mais je n'en suis pas certain.
Je crois que toute cette folie va me tuer.
Mais rien n'est moins sûr.
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