26 déc. 2008

Est-ce que tu as trouvé ce que tu cherchais ?

Toi qui suffoquais de ne pas comprendre le monde qui t'entoure
Toi qui cherchais à entrevoir la vérité derrière les choses
Toi qui as dirigé ta vie par une quête sans trêve d'intensité
Une quête folle d'intelligence
Une quête épuisante de repos
Une quête irrationelle de certitudes
Une quête subjective de vrai
Une quête tragiquement triste d'un bonheur simple

As-tu trouvé l'équilibre ? As-tu trouvé la clé ?

As-tu trouvé quelque chose qui t'a permis de comprendre que ta vie n'était rien ? Et qu'à ce titre elle était la plus précieuse et la plus glorieuse des choses en ce bas monde ?

As-tu pu enfin rassasier ta soif d'intensité ?

As-tu trouvé, non pas "le" bonheur, mais "ton" bonheur ?

Et si toutes ces questions te paraissent futiles, inutiles, impertinentes et agaçantes, alors sois rassurée : tu n'es déjà plus très loin de ce que tu recherches au fond de ton coeur.

16 oct. 2008

~*° poussette °*~

des fois, Dominique m'époussète [pour rigoler quand il enlève les miettes du lit]
et moi, je lui dis :
"à défaut de m'épouser, tu m'époussètes ?"

9 sept. 2008

quand j'ai deux minutes à moi, par exemple, en répétition agapanthe, je considère ma vie un minimum.
Je me regarde parmi mes amis d'agapanthe avec qui je n'avais pas chanté depuis longtemps.
Je me demande ce qui a changé
En quoi j'ai changé

Je ne vois rien.

Et je me dis qu'il y a un petit homme quelque part, il y a mon fils quelque part. Je me dis que je suis maman.
Et je me reconsidère, je me reconsidère en me disant : "je suis maman".
Et tout de suite ça ne passe plus, non, je ne suis pas maman, je n'ai pas du tout l'impression d'être une maman.
C'est quoi une maman, que je ne suis pas ?

Une maman c'est quelqu'un qui sait.
Qui sait forcément, qui a réponse à tout
Quelqu'un en qui on peut absolument faire confiance
Quelqu'un qui décide à notre place
Une maman c'est le dernier rempart contre le monde extérieur
Une maman a le souci constant de ses enfants, et de rien d'autre
Une maman c'est quelqu'un de responsable
Quelqu'un qui nous mènera jusqu'au bout du chemin quoi qu'il arrive
[ou alors ça c'est plutôt un papa ?]
Quelqu'un qui a toujours une solution.

Ce matin Siméon têtait mon sein.
Dominique passait par là
Siméon regarde qui passe, sourit, nous regarde.
Dominique me fait remarquer à quel point il y a de la confiance dans son regard
Siméon me regarde, et il me donne tout
Pour lui je suis son refuge
Son plus sûr et son plus solide refuge.
[sa nounou le devient aussi]
Il n'y a aucune faille dans son regard
Enfin c'est ce que Dominique imagine
Il me le dit
alors je le crois

je suis la maman de cet enfant-là
je suis maman comme personne auparavant
et comme toutes pourtant
je suis maman et cet enfant me regarde
comme si tout pouvait venir de moi
et comme si le prendre dans mes bras
pouvait résoudre ses petits et ses grands maux

cela doit être pour cela
qu'on ne peut, qu'on ne peut pas
supporter ces pleurs qu'on ne sait pas consoler

vite oubliés
lui semble ne pas nous en vouloir
de l'avoir mis au monde, jeté dans le monde
sans autre forme de préparation
que nos bras quand vraiment ça va pas.

il ne semble pas nous en vouloir
il court après les nouveautés, il veut aller plus vite
conquérir le monde
et fermement, parmi les clichés, mais pour la première fois
pour la première fois du monde
faire que sa maman soit fière
fière de son fils qui a grandi en elle
qui s'est nourri d'elle
de ses regards, de ses caresses, de son lait.

je suis fière de Siméon, déjà.
j'espère ne pas avoir trop envie de grandes choses pour lui
je veux avant tout qu'il sache se contenter de la vie
telle qu'elle est
ou qu'il sache au moins pour un temps
la réinventer
j'espère ne pas espérer trop qu'il puisse passer entre toutes les gouttes
car il faut bien qu'il apprenne
il faut bien qu'il grandisse

et je ne peux pas, et je ne pourrai pas passer mon temps à le protéger
avec son père, nous passons déjà du temps à le faire se débrouiller tout seul
le laisser pleurer
le laisser s'endormir, se calmer seul, jouer seul
et le laisser avec la nounou

nous passons déjà du temps pour qu'il grandisse
et que nous puissions rester des êtres humains, un couple.

2 mai 2008

...
Silence d'un enfant.
...
Silence de la vie, silence de l'avenir.
Il n'y a que le passé qui fasse du bruit. Il n'y a que le vide qu'on entende ici.
Là-bas, il y a des gens. Là-bas il y a les autres.
Ici il n'y a que toi. Ici il n'y a que vous.

Vous, avec la majuscule du pluriel, et pas la majuscule du vouvoiement poli.

Vous, avec la majuscule du silence.

27 févr. 2008

Avons-nous le temps ?

Avons-nous le temps d'écouter les politiques ?
Hier j'entends : "la démocratie ne peut plus marcher, parce que dans notre société de médias, tout le monde parle dans tous les sens et tout le monde dit n'importe quoi, on ne peut se baser sur rien : tout le monde a la parole mais aucune parole n'a de valeur."
Que puis-je dire ?
Prenons un exemple simple...
Est-ce que j'aime Sarko ?
Est-ce que je n'aime pas Sarko parce qu'il est grossier et beauf ?
Je suis grossier et beauf.
Est-ce que je n'aime pas Sarko parce que je suis contre ses réformes ?
Je suis bien incapable de dire si ses réformes vont dans le bon sens ou pas. Je n'arrive même pas à dire si je vais y gagner quoi que ce soit.
Je ne suis même pas capable de dire si j'aime Sarko...
Je n'ai pas le temps d'écouter tout ce qui se dit. Je n'ai pas le temps de savoir, donc encore moins le temps de comprendre !

Et ces enfants qui iront à l'école, nos enfants ; eux aussi vivront dans ce flot de paroles en tous sens.
Que pouvons-nous faire pour les préserver ? Ne leur donner accès qu'à une part de l'information ? Ce serait alors la pire des censures...
Essayer de leur expliquer tout nous-mêmes ? Mais comment faire face à tout ce qu'ils entendront à l'école, dans la cour de récréation, et qui sera sûrement dit avec autant de conviction que la parole des parents ? Et comment pourrions-nous prétendre tout savoir et tout arbitrer ?
Nous savons qu'ils ne sauront pas, qu'ils seront noyés, que même s'ils sont intelligents ils seront trompés.
Nous savons que c'est une bataille perdue d'avance, et nous la livrerons quand même.

Et lorsqu'on tente, rarement, de se poser, d'écouter un débat lentement, calmement, en écoutant chaque mot, ou de lire un article en faisant tout pour le comprendre, quelle frustration...
A chaque intervention, l'envie de hurler son désaccord, de dénoncer la mauvaise foi, les sophismes, les arguments idiots, les procès d'intention...
A chaque article, l'envie de vomir son indignation, de déchirer les chiffres assénés sans preuve ni référence, de brûler les fausses évidences jetées en pâture...
Nos voisins ont écouté MO Fogiel ou PPDA. Ils ont lu Marianne et Le Point. Ils regardent Capital comme une vitrine de notre société et pensent que Karl Zéro est un journaliste. Ils écoutent Le Pen et Olivier Besancenot. Bref, ils vivent dans notre médiasphère.
Ils ont ingurgité tout ceci, sans notre connaissance ni notre recul, et qu'ont-ils bien pu en tirer ?

Et, soudain, réaliser qu'on n'a ni ce recul ni cette connaissance nous-mêmes.
Réaliser que nous aussi, nous nous sommes laissé duper.
Que dans tout ce qui a fait nos opinions et nos convictions se terrent des dizaines de contre-vérités.
Que malgré toute notre bonne foi et notre prétendue rationnalité, nous sommes idiots et ignorants !
Et cette pensée là m'étouffe, elle me dégoûte de moi-même, j'ai envie de me débarraser de mon corps, non c'est encore pire que cela, j'ai envie de me débarrasser de mon esprit !
Car mon esprit est probablement encore plus corrompu que mon corps.

Dans cette vie d'homme moderne, on rajoute chaque jour de nouvelles choses à savoir, de nouvelles choses à faire, mais jamais on ne rajoute de temps. Nous continuons à avoir 24 heures dans une journée.
La vie n'est qu'une course contre le temps. Une course que l'on perd.
Nous hissons la connaissance et l'intelligence au sommet de toutes les vertues, alors que nous nous rendons les uns les autres complétement ignorants et idiots.

Mieux vaut ne pas y penser, sinon on y perdrait trop de temps !

23 janv. 2008

je suis bientôt maman
j'attends un enfant
je l'attends
j'attends de l'avoir dans les bras
j'attends de l'entendre crier, et pleurer, et rire
j'attends de lui caresser le visage et de lui laver les fesses
j'attends de pouvoir lui sourire, lui dire, le reconnaitre, le rencontrer,
j'attends de pouvoir le porter en dehors de mon ventre
j'attends de pouvoir le donner à porter à son père
A son père, à sa tata, à sa grand-mère, à ses frères et sœurs
J'attends et en attendant
je le sens bouger
grandir
vivre.